“Ni leur chairs ni leurs sangs n’atteindront Allah, mais ce qui L’atteint de votre part c’est la piété. Ainsi vous les a-t-Il assujettis afin que vous proclamiez la grandeur d’Allah, pour vous avoir mis sur le droit chemin. Et annonce la bonne nouvelle aux bienfaisants”. (S:22/V:37)
“Ibrahim u offrit le sacrifice de son fils Ismaïl sous les ordres d’Allah.
Le Saint Qouran fait mention par quelques versets au sujet du sacrifice, Allah dit: “Nous lui fîmes donc la bonne annonce d’un garçon (Ismail) longanime”. “Puis quand celui-çi fut en âge de l’accompagner, (Ibrahim) dit: “ O mon fils, je me vois en songe en train de t’immoler. Vois donc ce que tu en penses”. (Ismail) dit: “O mon père, fais ce qui t’es commandé: tu me trouveras, s’il plaît à Allah, du nombre des endurants”. “Puis quand tous deux se furent soumis à l’ordre d’Allah et qu’il l’eut jeté sur le front,” “Voilà que Nous l’appelâmes “Ibrahim!” “Tu as confirmé la vision. C’est ainsi que Nous récompenserons les bienfaisants”. “C’était là certes, l’épreuve manifeste”. “Et Nous le rançonnâmes d’une immolation généreuse.” (S:37/V:101à107)
Qu'est ce que le Qourbani?
C’est le “Sacrifice d’Ibrahim qui fut pratiqué par le Prophète Mouhammad e et qui fut rendu obligatoire (Wâdjib) aux musulmans qui ont les moyens”. Plusieurs Hadice rapportés par des Sahaba (RA) à ce sujet nous montrent clairement l’importance du Qourbani.
Sur qui le Qourbani est Wâdjib (obligatoire)?
Le Qourbani est Wâdjib sur une personne qui s’acquitte de la Sadqatoul-Fitr. S’il y a un mineur au sein de la famille et qu’il est riche, il n’est pas nécessaire de faire le Qourbani pour lui en se servant soi de sa propre richesse ou celle du mineur. En tout cas si le Qourbani est fait pour le mineur, l’on ne doit pas puiser de l’argent de sa richesse. Un tel sacrifice sera considéré comme nafil.
Quand faut-il faire le Qourbani ?
Le Qourbani se fait le 10ème, 11ème et 12 ème jour du mois de Zoul-Hidjah. Mais il est recommandé d’accomplir le Qourbani le 10 ème Zoul-Hidjah après la Salah de Ide.
Les règles à observer.
Il est préférable que l’on sacrifie l’animal de ses propres mains. Si quelqu’un ne sait pas s’y prendre, il peut permettre à quelqu’un d’autre de le faire à sa place.
Il est recommandé d’être présent au moment du sacrifice. Cela s’applique également aux femmes qui doivent en cette occasion observer et conserver le voile, pardah.
Sept personnes peuvent s’associer pour faire le sacrifice d’un bœuf ou un chameau. La part de l’une d’elle ne doit pas être moins de 1/7 de l’animal sacrifié. L’intention des sept personnes doit être le Qourbani ou le Aquîqa. Si la part d’un des associés est moins de 1/7, le Qourbani des six autres ne sera pas accepté. Si les sept personnes s’associent, il n’est pas permis à l’une d’entre elle de faire le partage, selon sa décision. La viande doit être pesée et divisée équitablement. C’est un péché de prendre plus que ce que l’on doit recevoir. La meilleure chose est que tout le monde reçoive une part égale.
Le cabri acheté pour le Qourbani doit être âgé d’un an ou plus. Dans le cas contraire, le sacrifice ne sera pas valable. Le taureau acheté pour le sacrifice doit être âgé de deux ans ou plus.
Si un mouton avec une queue touffue est âgé de moins d’un an, mais qu’il soit si gras qu’on n’arrive pas à le distinguer parmi ceux âgés d’un an, un tel mouton sera accepté pour le sacrifice.
Les défauts de l’animal :
La queue : Si un 1/3 ou plus est coupée le Qourbani ne sera pas accepté. Si moins d’un tiers est coupé le Qourbani sera valide.
L’oreille : Si seulement une oreille est complètement coupée ou si l’animal n’a pas d’oreille par nature, le Qourbani ne sera pas accepté. Si l’animal a de petites oreilles par nature le qourbani sera accepté.
Les dents : Si tous les dents ou la majorité des dents manquent, le qourbani ne sera pas accepté. Si la plupart des dents sont présents et que l’animal peut mâcher et ruminer, le qourbani est accepté.
Les yeux : Si l'animal est borgne ou aveugle ou les deux yeux sont présents mais 1/3 de la vision est manquante, le qourbani ne sera pas accepté.
Invadilité : Si l’animal ne peut pas se mettre debout en marchant, le Qourbani ne sera pas accepté. Si l’animal peut marcher ou paître ou se rendre à l’endroit de l’immolation, le qourbani sera accepté .Si l’animal marche avec 3 pieds, le Qourbani ne sera pas accepté sauf s’il arrive à poser le 4 éme pied sur le sol et à le traîner, dans ce cas, le Qourbani sera accepté.
Les cornes : Si les cornes sont cassées partiellement ou l’animal n’a pas de cornes par nature, le Qourbani sera accepté. Mais si les cornes sont cassées jusqu’à la moelle de l’os, le Qourbani ne sera pas accepté.
Si après l’achat d’un animal pour le sacrifice, on constate qu’il y a quelque défaut qui rend le sacrifice inacceptable, un autre animal doit être acheté et sacrifié.
Comment procéder au Qourbani ?
Il est recommandé à la personne qui a l'intention de faire le Qourbani de ne pas se raser ou couper les cheveux, tailler ses ongles du 1er jour de Zoul-Hidjah jusqu'au Qourbani. Il est d'ailleurs aussi recommandé à la personne concernée par le Qourbani de rester en état de jeûne (sans manger, ni boire) du réveil du matin jusqu'après le Qourbani et de manger un morceau de viande de la bête sacrifiée pour rompre son jeûne si cela est possible.
Avant le Qourbani, il faut donner à manger et boire à l'animal.
Il faut utiliser un couteau bien aiguisé pour ne pas causer de souffrance à l'animal durant l’immolation. On ne doit pas aiguiser un couteau devant l'animal.
Celui qui tue l'animal ne doit pas couper plus que quatre veines de son cou. C'est suffisant de couper 3 veines de l'animal. Aussi il n’est pas permis de piquer la moelle épinière.
Après l’immolation, il ne faut pas éplucher la peau ou couper d'autres parties du corps de l'animal aussi longtemps que celui-ci n'est pas complètement mort.
Avant de passer le couteau sur le cou de l'animal pour l'abattage, celui qui fait l’immolation se met debout en ayant la figure tournée en direction de la Kaaba et lit le Douah suivant:
"Inni wadjahtou wadj hiya lillazi fatarassamâwâti wal arda hanifa wamâ ana minal mouchrikîne.
“Inna swalâti wa nousouki wa mah yâya wa mamâti lillahi rabbil âlamîne.”
“Lâ charîka la hou wa bizâlika oumirtou wa ana minal mouslimîne”.
Traduction: “Je tourne mon visage exclusivement vers Celui qui a crée (à partir du néant) les cieux et la terre; et je ne suis point de ceux qui Lui donnent des associés.”(S:6/V:79)
“Dis: En vérité, ma Salah, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur de l'Univers. (S:6/V:162) A Lui nul associé ! Et voilà ce qu’il m’a été ordonné, et je suis le premier à me soumettre.”(S:6/V:163)
L'animal est allongé au sol, sur son côté gauche de façon à ce que son museau soit face au Quiblah et la personne qui va accomplir l’immolation doit poser son pied droit sur l'épaule de l'animal et elle dit: « Oh Allah, ceci est pour toi et il vient de toi Au nom d'Allah le Très Grand ».
En disant ces mots, la personne fait le Halal de l'animal en coupant les veines du cou de la bête. Tout de suite, pendant l’immolation, ceux qui sont présents récitent le Takbîr. Si une personne fait son propre Qourbani, il dit : “Allahoumma Taqab bal minni kammâ taqabbalta mine habîbika Mouhammadin wa khalîlika Ibrahima alayhimas salam”
Traduction: “Oh Allah ! Accepte (cela) de moi. Comme tu as accepté (celui) de ton Bien-Aimé (Prophète) Mouhammad e et (celui) de ton cher ami Ibrahim u.”
Et si une personne fait l‘immolation de l’animal de quelqu'un d'autre, il ne dit pas “minnî” mais il dit “mine” (...) et il cite les noms des personnes qui ont pris part au Qourbani.
Concernant la viande provenant du Qourbani.
La personne à l'intention de laquelle le Qourbani a été fait, a le droit de manger la viande et d'en faire aussi manger aux croyants. C'est préférable de diviser la viande en trois parties: pour les pauvres, pour les parents, voisins et amis, pour sa propre consommation. Il est recommandé de distribuer la viande provenant du Qourbani aux musulmans, surtout aux pauvres. La viande provenant du Aqîqah ou du Qourbani n'est pas commune, c'est un acte d'adoration.
Règles selon le rite Hanafite
Q : Est t-il vrai que le sacrifice du bœuf n'a aucune vertu particulière dans l'Islam ?
R : Il n'est pas correct de dire qu'il n'existe aucune vertu particulière d'offrir un bœuf en sacrifice. Le Qour’aan dit clairement que le sacrifice du bœuf est un symbole de l'Islam. Allah dit : "Et Nous vous avons désigné des Boudna pour certains signes distinctifs de l'Islam." (verset 36-chapitre 22) "Boudna" signifie littéralement "un gros animal, c.a.d. le chameau et le bœuf (ou la vache)."
Ibn 'Abbas traduit Boudna par le bœuf.
On retrouve cette explication dans un hadith rapporté par Djâbir t qui dit que le Prophète e nous a enseigné de prendre sept parts dans un "Boudna". Un homme lui demanda : "Et dans le bœuf ?"
Il répondit : "Le bœuf fait partie du Boudna.".(cité par Mouslim dans son Sahih)
Dans les hadiths authentiques, on retrouve aussi la pratique du Prophète e et de ses compagnons qui montre qu'ils égorgeaient aussi le bœuf.
1. Il est rapporté que le Prophète e égorgea l'année de Houdaybiyya le chameau et le bœuf (cité par Mouslim dans son Sahih)
2. A l'occasion du pèlerinage d'Adieu, le Prophète e égorgea un bœuf pour ses épouses (cité par Abou Daôud dans son Sounan)
· Q : Sur qui le sacrifice d’animal (Oud-hiyah) est-il obligatoire ?
R : Le sacrifice d’animal est obligatoire sur celui qui possède des biens en plus atteignant le nisaab (limite imposable pour la Zakâte) le 10 Dhoul Hijjah, et ce même si ces biens ne sont pas restés avec lui pendant un an complet. Bref, le sacrifice est obligatoire à toute personne sur qui la Sadaqatoul-fitr est wâdjib. (Shaami V.6 -P.312)
· Q : Le Qourbâni est-il wâdjib sur un mineur qui possède des biens ?
R : Non, le Qourbâni n’est pas obligatoire sur les enfants n’ayant pas atteint l’âge de la puberté. Il est wâdjib seulement sur l’adulte sain d’esprit. (Shaami V.6 - P.316)
·Q:Si une personne n’a pas accompli son sacrifice obligatoire depuis trois ans,que devra t-elle faire?
R : Elle devra calculer la valeur présente d’un cabri ou d’une part (1/7) d’un bovin puis multiplier par le nombre d’années manquées et donner la totalité de la somme en aumône. (Ahsanoul Fatawa V.7 - P.533)
· Q : Peut-on inclure des parts de Aquiqua dans le sacrifice d’un bœuf ?
R : Oui il est permis d’inclure une ou plusieurs parts de Aquiqua dans le sacrifice d’un bœuf. (Fatawa Mahmoudiyya V.4 - P.295)
· Q : Quelle est la règle concernant le fait de ne pas se couper les cheveux ni les ongles pendant le mois de Dhoul Hijjah ?
R : Il est moustahab pour celui qui fait le sacrifice de l’animal de ne pas se couper les cheveux, ni les ongles, les moustaches, enlever les poils des aisselles et du pubis du 1er Dhoul Hijjah jusqu’à l’égorgement de l’animal.
· Q : Un enfant non pubère peut-il égorger un animal pour le Oud-hiyya (Qourbâni) ?
R : Oui, il est permis à un enfant non pubère ayant suffisamment de discernement (qui comprend les conséquences de son geste) de le faire ; le Qourbâni sera valide.
· Q:Le Takbir Tashriq est-il wâdjib sur la femme ou le voyageur qui ne fait pas la salah en groupe ?
R : Il est wâdjib (obligatoire) aux hommes et aux femmes de réciter le Takbir Tachrîq après chaque salah obligatoire, qu’elle soit accomplie en groupe ou individuellement, en voyage ou chez soi. Le Takbîr sera lu depuis le 9ème Dhoul Hijjah après la salah de Fadjr jusqu’au 13ème Dhoul Hijjah après Assr, soit un total de vingt-trois salah. Les hommes liront à haute voix tandis que les femmes le feront à voix basse. Le Takbîr est le suivant : « Allàhou Akbar Allàhou Akbar. Là Ilàha Illallàhou Wallàhou Akbar. Allàhou Akbar Walillàhil hamd ».
· Q : Quelle est l’attitude à adopter lors du sacrifice de l’animal ?
R : a) Ne pas faire quoi que ce soit qui pourrait causer une souffrance à l’animal. Certaines points doivent être pris en considération : Bien aiguiser le couteau hors de vue de l’animal, ne pas égorger l’animal devant un autre animal, ne pas tarder à égorger l’animal après l’avoir allongé, attendre que l’animal refroidisse avant de le dépecer.
b) Allonger l’animal sur son coté gauche, les pattes face à la Quibla.
c) Le sacrificateur doit lire le dou’a avant d’égorger l’animal.
d) Ne pas séparer la tête du corps en égorgeant l’animal.
e) Il n’est pas autorisé de piquer la moelle épinière ou le cœur après l’avoir égorgé. (Al Fiqhoul Islami / Ad Durrul Moukhtâr / Badâ-ious Sanâi’)
· Q : Doit-on donner la viande de l’Oud-hiyya (Qourbâni) exclusivement aux musulmans ?
R : Non, la viande de l’Oud-hiyya peut être offerte aussi bien aux musulmans qu’aux non-musulmans. (Fatawa Hindiyya V.300 / P.5)
· Sur qui le Qourbâni est-il obligatoire ?
Le Qourbâni est obligatoire sur toute personne sur qui la Zakât est Wâdjib ; c’est-à-dire sur toute personne qui possède de l’or (87grammes) ou de l’argent ou des marchandises de cette valeur. Il est également Wâdjib sur la personne sur qui la Sadaqat-oul-Fitr est obligatoire ; c’est-à-dire sur toute personne qui possède chez elle des effets en surplus (ex : de la vaisselle- comme celle qui sert pour une invitation- des vêtements, des tapis, etc.) et si ces effets atteignent la valeur du Niçâb (612 grammes d’argent).
Un Hadîce dit en ce sens « Celui qui a les moyens de faire le Qourbâni et ne le fait pas ne doit pas s’approcher de notre Idgah » ceci signifie qu’il n’est pas digne de se présenter devant Allah.
Le Qourbâni n’est pas Wâdjib sur le Moussâfir (voyageur), même s’il a beaucoup d’argent sur lui.
Remarque : Le Qourbâni fait à Mina dans le cadre du Hadj est différent du Qourbâni fait hors du cadre du Hadj (ex : à La Réunion). En effet, celui fait à Mina est une offrande, un remerciement (« Dam-i-Choukr ») à Allah pour avoir accordé à une personne la chance d’accomplir le Hadj tandis que celui fait par ex. à La Réunion. Un Hâdji étant moussâfir, le Qourbâni n’est pas obligatoire sur lui.
· Peut-on faire 2 parts pour soi-même, une à l’étranger et une à la Réunion ?
On peut faire plusieurs parts pour soi-même, pour notre épouse (avec autorisation)ou pour nos enfants non pubères (avec notre argent/cet acte n’est pas obligatoire). Le principe est de donner la préférence au Qourbâni tel que le Prophète l’a fait, c’est-à-dire de nos propres mains ou devant nos yeux.
Rappelons que nous devons informer nos parents ou notre épouse du Qourbâni.
Dans « Fatâwa Rahimiyya » de Moufti Abdour-Rahîm Ladjpoûri, on note que le Qourbâni ne sera pas valable si l’on n’informe pas ses parents, son épouse ou ses enfants pubères (ayant des moyens de le faire). Si on le fait pour quelqu’un, il faut son consentement ; si on fait une part pour quelqu’un sans l’en informer, tout le Qourbâni ne sera pas valable.
· Y a t-il des obligations dans le partage de la viande ?
Il est Moustahab de partager la viande en 3 parties : pour soi-même, pour la famille-amis-voisins, pour les pauvres ; si l’on n’a pas respecté cela, le Qourbâni reste valable. On peut donner la viande aux non-musulmans.
· Si une personne a les moyens matériels de le faire mais ne l’a pas fait, doit-il le remplacer et à quel moment ?
Quelque soit le motif de son manquement, il doit faire Sadaqa d’une somme équivalente à un Qourbâni (ex : 300 Euros pour un cabri). S’il a acheté l’animal mais qu’il a oublié de le sacrifier durant les 3 jours requis, il doit donner cet animal aux pauvres en Sadqah.
· Peut-on acheter un animal à crédit ?
On peut acheter l’animal à crédit pour le Qourbâni mais il n’est pas conseillé de la faire. Rappelons que l’on doit inclure dans le budget consacré au Qourbâni l’achat de l’animal, le transport de l’animal, la nourriture, le salaire du boucher (qui ne doit pas être « payé en viande »), de ceux qui aident à jeter les abats, etc.
· Quels sont les vertus du Qourbâni ?
-une Hassanat ou un néki pour chaque poile du Qourbâni.
-égorger soi-même ou assister à l’égorgement (les femmes peuvent le faire, même en état de Haiz) nous fait remplir une action (Wâdjib) qu’Allah aime le plus en ce jour. Le Prophète e avait dit à Fâtima t en ce sens « fais toi même le Qourbâni et si tu ne peux pas le faire, au moins sois présent au moment du Qourbâni »
-consommer la viande de Qourbâni le jour de Ide nous fait gagner la récompense d’un acte Moustahab.
-Selon le sens d’un Hadîce, tous les péchés sont pardonnés dès que la première goutte de sang a coulé.
· Certains parlent de « petit roza » (c’est-à-dire de Fadjr jusqu’à la consommation de la viande de Qourbâni ou du petit-déjeuner) le jour du Qourbâni. Qu’en est-il ?
Ceci est faux car le Prophète a interdit de jeûner en ce jour. Maintenant, si quelqu’un souhaite manger en premier la viande de son Qourbâni, cela est Moustahab mais on ne doit pas faire l’intention de jeûne ou du rôza.
· Comment s’y prendre pour égorger ?
Tout d’abord, il est souhaitable d’acheter l’animal 3 jours avant le Qourbâni, de l’élever, de le soigner pour développer l’amour de l’animal pour enfin le sacrifier. Il ne faut pas faire souffrir l’animal, le traîner jusqu’au lieu du sacrifice. Il est bon d’avoir un couteau bien aiguisé que l’on n’aiguisera pas devant l’animal. Il ne faut pas égorger un animal devant un autre. Après le sacrifice, il faut l’évacuer du lieu avant d’emmener un autre animal. On ne doit pas dépouiller un animal devant un autre.
Pour l’égorger, il faut prendre quelqu’un qui sait le faire comme l’Islâm le demande et qui est prêt à aider physiquement celui qui le fait pour la 1ère fois. Il ne faut pas paniquer et que tous ceux qui sont autour de l’animal ne doivent pas crier. Il faut allonger l’animal de telle sorte que la tête soit orientée vers la Qiblah. Il est Sounnate pour la personne qui égorge, de se tenir face à la Qibla et de mettre un pied sur l’épaule de l’animal (cela est mieux pour avoir plus d’appui). Il faut égorger en veillant à trancher l’œsophage, la trachée artère et une des 2 veines jugulaires (soit 3 conduits) de l’animal sinon le Qourbâni n’est pas valable ; couper 4 conduits est une Sounnate. Si l’on a oublié, par émotion, de réciter le dou’a au moment d’égorger, le Qourbâni reste valable. Mais les personnes qui sont autour doivent rappeler à celui/celle qui va égorger l’animal de réciter Bismillah, qui se dit au moment de l’égorgement. Les autres Douahs qui sont lu avant et après l’égorgement sont Moustahab.
· A quels pauvres doit-on donner ? (car certains disent qu’il n’y a pas de pauvres à La Réunion)
L’important est de donner aux pauvres. Un pauvre en Islâm est celui qui n’atteint pas le niveau de la Zakât. Il faut, par exemple, donner aux personnes qui ne mangent pas de la viande tous les jours ou à quelqu’un qui a beaucoup moins de moyens que nous. On peut donner à un riche et à un non-musulman également.
· Peut-on faire le Qourbâni pour une personne décédée et comment partager la viande ?
Si l’on fait le « Içalé çawab » avec notre argent, on peut consommer ou partager aux autres en 3 parties (cf.ci-dessus). Mais si on le fait pour remplir un Wassiyyat on ne peut consommer personnelement la viande. Il faut la partager en Sadqah.
· Si un animal meurt avant d’avoir été égorgé, que faut-il faire ?
Il doit acheter un animal au prix équivalent ou plus. Et si l’animal valait 2 000 Euros et qu’il n’ a pu acheter cet animal qu’à 1500 Euros, il doit donner les 500 Euros restants en Sadaqa aux pauvres.