Commentaires des versets du Hadj

MOUHARRAM ET ‘AACHOURA : HISTOIRE…VERTUS… ET JURISPRUDENCE
Aachoura pdf
MOUHARRAM : LE MOIS D’ALLAH, MOIS SACRE
Mouharram est le premier des quatre mois sacrés du calendrier islamique connus sous le nom de
« Ash-houroul houroum ».
Le caractère sacré des « Ash-houroul houroum » a été mentionné dans le Qour’âne : « Le nombre de mois, auprès d’Allah, est de douze dans la description d’Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés… « (S.9 – V.36) (les autres mois sont Dhoul-Qa’dah, Dhoul-Hijjah and Radjab)
Le caractère sacré de ces quatre mois a été observé dans la Chari’a de tous les prophètes. Ainsi, tous ont enseigné à leurs disciples que tout acte d’obéissance et de vertu durant ces mois est grandement récompensé; de la même façon, toute désobéissance commise au cours de ces mois est plus grave et le péché multiplié. Dans la Chari’a de quelques prophètes précédents, les guerres et les batailles étaient également interdites durant ces mois. (Extraits de Ma’ârifoul Qour’âne)
Ibn ‘Abbâs (ra) dit au sujet des « Ash-houroul houroum » : « Allah les a fait sacrés (les quatre mois) et a augmenté leur caractère sacré; ainsi, Il a déclaré plus grave un péché commis durant ces mois et il a augmenté la vertu des actes et des récompenses. » (Tafsir Ibn Kaçir)
Les ‘Oulama expliquent que les actions accomplies durant ces mois ont un effet sur ce que la personne fait durant les autres mois de l’année. Imâm Abou Bakr Al Jassâs (ra) écrit : « L’oubli de l’injustice et du mal (cad s’en abstenir) durant ces mois (Ash-houroul houroum)  (…) est un moyen de s’abstenir de ces maux durant les autres mois et ailleurs. Pareillement, les bonnes actions et la constance dans ces actions durant ces mois (…) est un moyen d’accomplir des actions semblables durant les autres mois (…) »
Parmi les mois sacrés, Mouharram jouit de certaines vertus spécifiques. Le  Prophète Mouhammad (sallallâhou’alayhi wa sallam)  a décrit ce mois comme étant « le mois d’Allah » (Cité par Mouslim dans son Sahih). Ainsi, les actions accomplies pendant ce mois ont une vertu particulière. Par exemple, le jeûne de ce mois est considéré comme le meilleur jeûne après celui de Ramadhan. Le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) a dit : « Le meilleur des jeûnes après celui du Ramadhan est le jeûne du mois de Mouharram et la meilleure des Salah après la Salah fardh (obligatoire) est la Salah de Tahajjoud. » (Cité par Mouslim dans son Sahih)
Ibn ‘Abbâs  rapporte que le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) a dit : »Celui qui jeûne le jour de Arafah, son jeûne sera une compensation pour les péchés commis de deux années et la personne qui jeûne un jour de Mouharram recevra la récompense de trente jeûnes pour chaque jour jeûné. » (At Targhîb Wat Tarhîb vol.2 / pg.114)
‘AACHOURA : SON HISTOIRE
Le dixième jour du mois de Mouharram, connu sous le nom islamique de ‘Aachoura (cad qui n’était pas connu ainsi à l’époque de l’ignorance) est un jour très important et d’une grande signification dans l’histoire musulmane. D’ailleurs, l’imâm Boukhâri (rahimahoullah) relate dans son Sahih qu’avant même la venue du Messager d’Allah (sallallâhou’alayhi wa sallam), les Qourayche respectaient ce jour par le jeûne, mais aussi en couvrant la Ka’ba par un nouveau voile Les raisons rapportées à ce sujet sont multiples :
-Il est fort possible qu’ils le faisaient par respect de la tradition de leur ancêtre
Ibrâhim (‘alayhis salam).
-Certaines traditions font état d’une sécheresse qui sévit à une époque et après laquelle ils jeunèrent pour remercier Allah.
-(Les gens de) Qourayche avaient commis un grand péché à l’époque de l’ignorance pour lequel il leur avait été ordonné de jeûner en ce jour en guise d’expiation.
Ainsi, depuis même le début de l’Islam, le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) jeûnait en ce jour sans pour autant inviter les compagnons à le faire. Lorsqu’il émigra à Madina, il vit que les gens du Livre aussi jeûnaient et il souhaita en savoir plus sur la raison de leur jeûne. C’est ainsi qu’il leur demanda : « Qu’est-ce ceci ? » « C’est un (grand) jour pieux », lui répondirent-ils, « où Allah sauva Moussa et (son peuple) les fils d’Israël de leurs ennemis (en noyant Pharaon et son armée). Moussa (‘alayhis salam) jeûna en ce jour (en guise de remerciement). Ainsi, nous jeûnons (en ce jour par respect pour lui) ». Le Messager d’Allah  (sallallâhou’alayhi wa sallam) dit : « Je suis plus proche de Moussa que vous. » Après quoi, il jeûna (aussi) en ce jour et ordonna à ses compagnons d’agir ainsi. (Rapporté par ibn ‘Abbâs, toutes ces versions sont citées par Boukhâri et Mouslim dans leur Sahih)
C’est ainsi que le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) exhorta la Oummah à jeûner en ce jour. De nombreux savants suggèrent qu’à cette période, le jeûne de ‘Aachoura était obligatoire.  Cependant, une fois que le jeûne de Ramadhan fût prescrit (en l’an 2), l’obligation du jeûne de ‘Aachoura  fut abrogée.
Ceci est clairement expliqué dans le hadith ci après : Aïcha (radhiy Allahâhou anha)  rapporte : « Quand  le Prophète  (sallallâhou’alayhi wa sallam) vint à Madina, il jeûna le jour de ‘Aachoura et demanda à ses compagnons de faire de même. Mais après que le jeûne du Ramadhan devint obligatoire, l’obligation du jeûne de ‘Aachoura fut abandonné; « Celui qui désire jeûner en ce jour peut le faire et celui qui ne veut pas peut le délaisser. »  (Cité par Boukhâri dans son Sahih)
‘AACHOURA : PEU D’ACTIONS MAIS UNE GRANDE CONSIDERATION
Néanmoins, le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) gardait toujours ce jeûne et encourageait ses compagnons à en faire de même. Ibn ‘Abbâs  (ra) dit : « Je  n’ai pas vu le Prophète  (sallallâhou’alayhi wa sallam) manifester de préférence pour jeûner un moment plutôt qu’un autre, sauf pour ce jour-ci (‘Aachoura) et pour ce mois-ci, c’est-à-dire le mois de Ramadhan. » (Cité par Boukhâri dans son Sahih)
Dans un autre hadith, il est raconté au sujet des sahâba qu’ils faisaient garder ce jeûne également à leurs enfants. « Nous allions à la mosquée et fabriquions des jouets en laine pour eux et lorsqu’ils pleuraient à cause de  la faim, nous leur donnions ces jouets jusqu’à ce qu’arrive l’heure de rompre le jeûne. »  (Cité par Mouslim dans son Sahih)
Témoigner de l’amour pour le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam)
dans chacune de ses actions passe par la pratique de ses enseignements
au sein même de la cellule familiale, et par un accompagnement personnalisé, même lorsque ce sont des enfants sur qui ne relève aucune obligation.
Par  rapport aux mérites de ce jeûne, Abou Qatâda rapporte qu’on questionna le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) au sujet des vertus du jeûne de ‘Aachoura. Il répondit :
« C’est une compensation pour les péchés de l’année passée. » (Cité par Mouslim dans son Sahih)
Précisons que toutes les fois qu’une promesse de pardon des péchés est faite sous condition d’accomplir certaines actions, seulement les péchés mineurs sont pardonnés. Le repentir est nécessaire pour le pardon des grands péchés (Kabîra). Dans ce deuxième cas, on doit se repentir sincèrement.
COMPRENDRE L’ACTION DU PROPHETE (SALLALAHOU ‘ALAYHI WASALLAM)
A partir du hadith de Ibn ‘Abbâs (ra) (dans lequel il est rapporté que le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) a jeuné après avoir demandé la raison aux gens du Livre de Madina), il est clair que le jeûne de ‘Aachoura est lié au salut de Moussa (‘alayhis salâm). Le célèbre Mouhaddith Ibn Hajar (ra) explique en commentaire de ce hadith que la motivation du Prophète (sallalâhou ‘alayhi wasallam) pour garder le jeûne en ce jour était la même (que celle des juifs), c’est-à-dire remercier Allah d’avoir sauvé Moussa (‘alayhis salâm). A part celui-ci, aucun autre hadith de cette catégorie authentique n’explique la raison pour laquelle le Prophète (sallalâhou ‘alayhi wasallam) jeûna ce jour là.
Est-ce pour autant que le Prophète (sallalâhou ‘alayhi wasallam)
imita les Gens du Livre en jeûnant?
Si on analyse la pratique prophétique au début de l’Islam, on retrouve dans certaines actions une similitude avec les Gens du Livre : elle s’explique de deux manières :
1)L’envie de les rapprocher de l’Islam.
2)Cette imitation concernait les actions à propos desquelles aucune orientation précise n’avait été révélée.
Ainsi, lorsque le Prophète (sallalâhou ‘alayhi wasallam) émigra à Madina, lui et ses compagnons accomplirent, pendant 16 ou 17 mois, leurs prières obligatoires le visage tourné vers la Masdjid Al-Aqsa. (Cité par Boukhârî et Mouslim dans leur Sahih). La Masdjid Al Aqsa, Qibla des juifs devint  ainsi la première Qibla des musulmans. Une des motivations de choisir cette Qibla était l’envie profonde de rapprocher les gens du Livre de l’Islam en partageant avec eux un symbole commun.
Le jeûne de ‘Aachoura entre dans ce registre : Il y avait l’envie de rapprocher les gens du Livre de l’Islam en partageant avec eux un jeûne commun, lié à l’histoire d’un prophète, Moussa (‘alayhis salâm). De plus, aucune orientation précise n’avait été révélée à ce moment.
Oui, le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) jeûnait  le 10 Mouharram comme les juifs de Madina le faisaient.  Non, il ne les a pas imités en jeûnant lui aussi. Le seul fait de demander aux Gens du Livre la raison de leur jeûne et de jeûner ensuite ne prouve aucunement une imitation quelconque. D’ailleurs, depuis qu’il habitait Makkah, il avait pour habitude de jeûner. Une des raisons évoquées par les Mouhaddiçine est que le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) avait eu confirmation de ce qu’il avait entendu des Gens du Livre (concernant Moussa ‘alayhis salâm) par la Révélation.
L’attitude du Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) changea par la suite : à partir de la prise de Makkah (en l’an 8) et de la propagation à grande échelle de l’Islam dans la péninsule arabique, il préférait se différencier des Gens du Livre. C’est ainsi qu’on retrouve la ressemblance avec les Gens du Livre au début, et le fait de se démarquer d’eux à la fin de sa vie. Ainsi, toute action qui aurait une ressemblance avec le symbole d’une autre religion est maintenant prohibée par la Chari’a.
C’est ainsi qu’à la fin de sa vie, lorsque le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) fut mis au courant que les juifs (de Khaybar) faisaient de ce jour une fête, il voulut se démarquer de l’action des Gens du Livre ; aussi, il s’adressa aux compagnons et émit le souhait suivant : « Puis-je vivre jusqu’à l’année prochaine, je jeûnerai le 9 du mois. » (Cité par Mouslim dans son Sahih)
Comme le Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) ne vécut pas jusqu’à l’année suivante, il est possible qu’en disant cela (Puis-je vivre jusqu’à l’année prochaine, je jeûnerai le 9 du mois),
il voulait soit déplacer le jour du jeûne au 9, soit ajouter un jour de jeûne au 10. Dans un autre hadith, il est même dit clairement : « Observez le jeûne de ‘Aachoura et différenciez-vous des juifs. Jeûnez un jour avant ou un jour après.» (Cité par Baïhaqi dans son Sunan oul Koubra et par Ahmad dans son Mousnad)
Ce hadith nous indique clairement qu’il fut du souhait du Prophète (sallallâhou’alayhi wa sallam) de jeûner deux jours. Il est donc souhaitable qu’un jour de jeûne supplémentaire accompagne le jeûne du 10 Mouharram (le 9 ou le 11). Cheikh Abdul Haq Mouhaddith Dehlawi (ra) a mentionné la possibilité de jeûner trois jours (9ème, 10ème et 11ème Mouharram). (Tirmidhi vol.1, notes de page 157, Lam’âte)
RECONNAISSANCE ET EXPRESSION DE SOLIDARITE
En se rappelant des jours où Allah apporta son Soutien aux prophètes et aux croyants (conformément au verset « Et rappelle-les des jours d’Allah » (sourate 14, verset 5), il est important d’exprimer sa reconnaissance à Allah (par le jeûne). ‘Aachoura nous rappelle aussi la relation profonde qui existe mutuellement entre les croyants, au delà des époques et des lieux.
Ce jour nous invite aussi à consolider les liens de fraternité et d’amitié entre les croyants (sourate 9, verset 71), et de prier pour ceux et celles qui souffrent de l’oppression des pouvoirs dans les différentes régions du monde. Puisse Allah apaiser leur souffrances, et les délivrer de l’injustice de leurs dirigeants, comme Il délivra Moussa (as) et son peuple de l »injustice de Pharaon et du pouvoir tyrannique de l’époque.
QUID DE LA FIN DU MONDE LE 10 MOUHARRAM ?
Un hadith authentique rapporté dans le Jâmi de Tirmidhi  indique que la fin du monde aura lieu un vendredi. Cependant, aucun hadith authentique ne précise que ce vendredi sera le 10 de Mouharram (à savoir le jour de ‘Aachoura).
نسأل الله تعالى أن يوفِّقَنا لما يحبه ويرضاه  والحمد لله ربِّ العالمين
islam-reunion.fr

Mouharram est le mois par lequel les musulmans commencent leur calendrier lunaire de l’hégire. C’est un des quatre mois sacrés à propos desquels il est dit dans le Qour’aan :

« Le nombre de mois, auprès d’Allah, est de douze (mois), dans la description d’Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés… » (S9 – V13)

Jeûner durant le mois

« Le meilleur des jeûnes après celui du Ramadhan est le jeûne du mois de Mouharram. »

Bien que les jeûnes du mois de Mouharram ne soient pas obligatoires, il n’en reste pas moins que celui qui jeûne pendant ces jours volontairement recevra une grande récompense de la part d’Allah. Le hadice cité ci-dessus nous apprend que les jeûnes du mois de Mouharram sont parmi les meilleurs jeûnes nafils, c’est à dire que l’on pratique de son propre gré, sans que cela ne soit une obligation pour soi.

Le hadice n’indique pas que la récompense promise pour les jeûnes de Mouharram sera accordée seulement en jeûnant le mois entier. Au contraire, chaque jeûne durant ce mois est méritoire. Il appartient donc à chacun de saisir cette opportunité autant qu’il le peut.

Le jour de Aachoura

Bien que le mois de Mouharram soit un mois entièrement sacré, le fait est que le 10ème jour de Mouharram se distingue par sa valeur particulière. Ce jour est appelé « Aachoura », d’après l’éminent Sahabi, Ibn Abbas t. Quand le Prophète e émigra à Madina, il remarqua que les juifs de Madina jeûnaient le 10ème jour de Mouharram. Ils (les juifs) affirmaient que c’était en ce jour que Hazrat Moussa u et ses disciples traversèrent la Mer Rouge miraculeusement et que Pharaon fut englouti. En entendant ces propos de la part des juifs, le Prophète e dit : « Nous sommes plus proches de Moussa u que vous » et il ordonna alors aux musulmans de jeûner le jour de « Aachoura ».

Il est aussi rapporté dans de nombreux Hadices authentiques qu’au début, le jeûne de Aachoura était obligatoire pour les musulmans. Ce n’est qu’après que le jeûne du mois de Ramadhan fut imposé que le jeûne du jour de Achoura devint nafil. Sayyidah Aïcha y déclare :

« Quand le Prophète e vint à Madina, il jeûna le jour de Aachoura et demanda à ses compagnons de faire de même. Mais après que le jeûne du Ramadhan devint obligatoire, l’obligation du jeûne de Aachoura fut abandonné au profit du mois de ramadhan. Celui qui désire jeûner en ce jour peut le faire et celui qui ne veut pas peut le délaisser. » .

Cependant, le Prophète e avait l’habitude de jeûner le jour de Aachoura, même après que le jeûne du Ramadhan fut rendu obligatoire. Abdoullah bin Mas’oud t rapporte que le Prophète e préférait le jeûne de Aachoura par rapport aux autres jeûnes, et préférait le jeûne du Ramadhan au jeûne de Aachoura.

Bref, il est établi dans de nombreux hadices authentiques que jeûner le jour de Achoura est une sounnah du Prophète e et la personne qui le fait recevra beaucoup de récompenses.

D’après un autre hadice, il est recommandé que le jeûne du jour de Aachoura soit précédé ou suivi d’un autre jeûne. Cela signifie que l’on doit jeûner deux jours : le 9ème et 10ème Mouharram ou le 10ème et 11ème . La raison de ces deux jeûnes, telle qu’elle a été mentionnée par le Prophète e est la suivante: Les juifs avaient l’habitude de jeûner le jour de Aachoura seulement, et le Prophète e , voulut distinguer la façon de jeûner des musulmans par rapport à celle des juifs. Il conseilla donc aux musulmans d’ajouter un autre jeûne à celui de Achoura.

L’origine du calendrier
Le calendrier islamique a aussi son histoire et son origine. Il est bon de les connaître… L’usage de compter les années à partir d’une ère est très ancien chez toutes les nations de toutes les contrées. Quand il se passait un événement ou un fait important dont la renommée se répandait dans le monde, les habitants de la terre le prenait comme point de départ d’une ère. la meilleure façon aurait été d’établir un depuis l’apparition de Adam (a) sur la terre ou encore du déluge de Nouh (a) ; car ce sont là des événements importants. Mais malheureusement, on ne sait pas exactement depuis combien de temps ont eu lieu ces événements ; il y a un désaccord sur chacun d’eux. Par conséquent, chaque peuple prit comme point de départ d’une ère quelque grand événement qui se passait parmi eux

Ainsi, il est rapporté que des descendants d’Ibrahim (a) comptaient les années à partir de l’époque où il fut jeté dans le feu. Les mages ont une ère qui commencent à l’année où Yezdedjerd fut tué. Les arabes aussi basaient leur calendrier sur un événement important, en l’occurrence, l’année de l’éléphant. Un Abyssin, nommé Abrahah fit bâtir une somptueuse cathédrale à Sana (Yémen) avec l’espoir que cette cité prendrait la place de la Mecque comme lieu de pèlerinage le plus fréquenté de toute l’Arabie. Abrahah ne faisait aucun secret de son dessein, ce qui suscita une colère grandissante parmi les Arabes. Finalement, l’un d’entre eux se rendit à Sana, souilla la cathédrale et l’incendia. Quand Abrahah apprit la nouvelle, il jura qu’en représailles, il raserait complètement la Kaaba. Il se mit alors en route pour la Mecque avec une grande armée, en tête de laquelle marchait un éléphant. Quand Abrahah s’apprêta à marcher sur la Mecque, dans l’intention de détruire la Kaaba qu’il considérait comme le grand sanctuaire rival, tout à coup, le ciel devint noir et un bruit étrange se fit entendre : une grande vague d’oiseaux dont chacun portait trois cailloux, l’un dans le bec et les deux autres serrés dans chaque patte, déferlèrent sur l’armée d’Abrahah. Ces oiseaux fondirent sur les soldats, les criblant de pierres au passage, et les galets étaient si durs qu’ils transperçaient même les cottes de mailles. C’est ainsi qu’Allah sauva sa maison sacrée, la Kaaba. Cet événement, dont la nouvelle s’était répandue dans le monde entier, servit aux Arabes de point de départ d’une ère.

Ils dataient donc les lettres et les actes à partir de cette année là. Même au temps du Prophète SAW, ils continuaient à se servir de ce calendrier. Il est toutefois rapporté que le Prophète SAW se servait pour certains de ses écrits, d’une date se référant à l’année de l’Hégire.

C’est à l’époque du Califat de Oumar (r) que l’ère islamique fut établit définitivement à partir de l’Hégire dans les circonstances suivantes :

Abou Moussa Achari (r), qui était à l’époque gouverneur de Basra, écrivit un jour à Hazrat Oumar (r) en ces termes :  » Nous avons reçu du Prince des croyants plusieurs lettres sans dates. Nous ne savons donc pas à quelle époque remontent tes ordres, et, pour que nous le savions, il faudrait dater les lettres. » Oumar (r) trouvant que son gouverneur avait raison, rassembla autour de lui tous les hommes instruits et les sages conseillers musulmans pour leur demander leur avis. C’était là une des bonnes habitudes de Oumar (r) : il se basait sur la  » Choura « , consultation, comme ligne de conduite pour diriger les affaires de l’état. Il n’envisageait jamais de prendre une décision sans consulter les musulmans instruits. Il avait l’habitude de dire : « L’opinion d’un seul est comme un fil très fin. Deux opinions sont comme deux fils que l’on a noués ensemble. Si les opinions sont nombreuses, cela devient comme une corde solide ! »

Enfin, chacun donna son avis, et, après avoir étudié longuement et réfléchi profondément sur les opinions énoncées, Oumar (r) décida de débuter le calendrier islamique à partir de l’hégire. Il expliqua ensuite la raison de son choix en ces termes : « Comptons à partir de l’année où le Prophète SAW effectua l’émigration; car en cette année se manifesta le pouvoir de l’Islam, la vérité s’affermit et l’erreur fut confondue; aucun fait plus important que celui-là n’est survenu dans le monde.  »

En effet, l’Hégire marqua un tournant dans la mission du Prophète SAW et une révolution dans l’Islam. L’Islam prit une nouvelle forme et se constitua en communauté autour d’un seul chef. A Makkah, le Prophète SAW était un citoyen comme les autres ; à Madina, il devint un guide d’une communauté. A Makkah, il devait se contenter d’opposer une résistance plus ou moins passive à l’ordre établi; à Madina, il devint actif et organisa une société religieuse. Bref l’hégire ouvrit une nouvelle ère dans l’Histoire de l’Islam.

Quand au nombre des mois de l’année islamique, il est bon de connaître que le calendrier islamique se compose de douze mois. Ce nombre a été fixé par Allah lui-même qui déclare ceci : « Le nombre des mois pour Allah est douze dans le livre d’Allah le jour où il créa les cieux et la terre. Parmi eux, quatre sont sacrés. » ( 9-36 )

Ces quatre mois sont les mois de Zoul Hiddjah ainsi que celui qui le précède et celui qui vient après lui, à savoir Zoul Quardah et Moharram. le quatrième est l’avant dernier avant le mois de ramadan ; son nom est Radjab.

Quant aux noms des mois du calendrier islamique, ils sont les suivants :

Mouharram
Safar
Rabi’oul Awwal
Rabi’ous Sâni
Djoumâdal Oûla
Djoumâdal Oukhra
Radjab
Cha’bâne
Ramadhân
Chawwâl
Dhoul Qua’dah
Dhoul Hidjjah

Les noms des mois connurent quelques modifications et ne sont pas les mêmes que ceux utilisés à l’époque pré-islamique. Par exemple, le premier était appelé Mortammar et le deuxième était Nardjizah.

Aussi, il est bon de savoir que les noms de chaque mois rappellent un événement ou un fait qui se produit en des différents mois. Nous citons ici quelques exemples :

1/ Mouharam qui signifie sacré, fut appelé ainsi car les pillages et les guerres étaient interdits pendant ce mois.

2/ Râbi’ qui signifie automne, fut appelé ainsi car cette saison s’étendait durant les pénibles mois de Râbi;

3/ Ramadhân qui signifie chaleur, correspondait à la période de l’année où la chaleur était si torride que la terre se desséchait.

4/ Dhoul Hidjjah qui signifie pèlerinage fut appelé ainsi pour la simple raison que c’était durant cette période qu’on accomplissait le pèlerinage.

Un des points important à souligner concernant le calendrier islamique est le fait qu’il est lunaire et non solaire. Allah Taala déclare dans le Coran : « Ils t’interrogent sur les croissants de lune, dis : « Ce sont des éléments de repères dans le temps pour les gens et pour le pèlerinage. » (2- 182)

Il affirme encore : « C’est lui qui fit du soleil un éclairage et de la lune une lumière. Il détermina la croissance de la lune en vingt huit quartiers, afin que vous sachiez le nombre des années ainsi que le calcul. » (10-5).

Pourquoi un calendrier purement lunaire ?

Parmi les plusieurs avantages de ce choix, nous en citons quelques uns:

1- Pour des besoins religieux et pour faciliter les pratiques religieuses ; l’Islam étant destiné au monde tout entier; il a fallu tenir compte des différences climatiques des diverses régions. Sachant que les mois du calendrier lunaire sont susceptibles de parcourir toute les saisons. Le jeûne du Ramadan sera donc tout à tour en différentes saisons. Si le jeûne était prescrit à un certain mois bien défini du calendrier solaire, il fallait donc accomplir toujours le jeûne à une même saison. Le but en serait alors vicié par la nature et, physiquement , son accomplissement ne serait pas possible.

En effet, l’été des pays du Nord de l’équateur coïncide avec l’hiver des pays situés au Sud de l’équateur. En outre, il se peut que l’hiver soit considéré comme une saison agréable dans les régions équatoriales, mais très rude dans les régions polaires. Seul le calendrier lunaire permet d’éviter cette discrimination entre les croyants des différents pays. Dans une religion mondiale, une saison fixe apportera donc des avantages constants à certains et des difficultés constantes aux autres, ou elle sera gênante d’une manière ou d’une autre pour les habitants de certaines régions.

Les différents peuples du monde goûteront donc tour à tour durant le mois de Ramadan les différentes saisons (aussi bien l’été que l’hiver). Ainsi, le calendrier lunaire permet aux croyants de s’habituer de garder le jeûne (se priver de manger et de boire) en toutes saisons. Ce n’est ni toujours facile pour les uns , ni toujours rude pour les autres.

2/ Pour faire profiter davantage aux pauvres : En effet, la Zakâte (Impôt social purificateur) payée sur les épargnes et le commerce est, du fait de l’année lunaire, imperceptiblement augmentée, de sorte qu’en 33 années solaires on paie donc la Zakâte d’un an de plus .

Le mois de Moharam est le premier mois du calendrier islamique et l’un des quatre mois sacrés qu’Allah Taala a mentionné dans le Coran .Pendant ce mois, Allah Taala manifeste sa bonté et fait descendre ses bénédictions en abondance. Nous entamons donc une nouvelle année, mais comme les saisons ne comptent pas en islam, on ne fête pas le jour de l’an. Il n’existe que deux fêtes canoniques en islam : Idoul Fitr et Idoul adhâ. Les autres nations ont l’habitude de fêter le nouvel an et d’échanger des vœux de bonne année. Le musulman , lui, que doit-il faire en cette occasion ? Il doit remercier Dieu qui lui a accordé uniquement par Sa grâce une occasion pour méditer sur son existence passée et pour réfléchir sur son avenir. Tout comme le responsable soucieux de la rentabilité et la bonne gestion de son entreprise, effectue un bilan et fait l’inventaire à la fin de chaque année , afin de prendre des décisions et commencer un projet pour l’exercice future, ou encore comme à la fin de l’année scolaire , on fait la moyenne des notes pour voir si l’élève monte ou redouble de classe , le croyant également doit dresser le bilan de ses actions accomplies au cours de l’année écoulée et se soucier de l’état de ses préparatifs pour la vie future.

Cette nouvelle année doit donc nous amener à faire une rétrospective de la partie de notre vie qui s’est achevée. Si les bonnes actions l’emportent sur les mauvaises , nous devons remercier Allah Taala et lui demander de nous accorder davantage de Tawfiq pour passer le reste de notre vie dans les œuvres louables. Et si, par malheur, les mauvaises actions dominent les bonnes, alors nous devons faire le Tawbah sincère devant Allah Taala et prendre les résolutions fermes de ne plus recommencer et de ne plus passer le reste de notre vie dans les œuvres blâmables. Pensons aussi sans cesse que les minutes qui s’égrènent à longueur de journée et de nuit nous rapprochent inexorablement de la mort. Mais réfléchir sur l’époque révolue n’est pas une mince affaire. Mawlana Thanwi (r) disait : « De par sa nature même, l’homme a tendance à oublier ; seule la situation présente retient toute son attention et son intérêt , il est le fils du présent « .

Pourtant, si on s’efforçait de méditer sur les jours passés, on constaterait que l’on a rien préparé sérieusement pour l’au-delà. Qu’Allah nous permette à tous de méditer sur nos actes passés, et d’en tirer des leçons pour agir mieux aujourd’hui et demain.
Âmine
Note : écrit par par Mw. Ismaël Mamode.

En ces périodes de festivités de fin d’année liées à Noël et au jour de l’An, il nous a semblé judicieux d’aborder une partie de la vie de Issa, afin de conforter notre croyance en ce grand Prophète d’Allah et en sa mère Mariam alayhass salam.

L’histoire intégrale de Issa serait trop longue à conter, elle se trouve d’ailleurs en détail dans les livres d’histoires des Prophètes. Le crucifix par contre est un événement beaucoup plus complexe ; il est déterminant surtout car véritable tournant de l’histoire et des croyances, du fait que notre appartenance au monothéisme pur est garantie par la lecture de cet événement comme Le Coran et les traditions prophétiques le rapportent.

Dans les moments d’échanges avec les adeptes des deux autres religions monothéistes, on peut se rendre compte que beaucoup ignorent que nous croyons en Mariam alayhass salam comme mère de Issa ; beaucoup même n’imaginent pas que Jésus existe dans l’Islam sous le nom de Issa.

Non seulement nous croyons en Mariam alayhass salam, mais le Coran fait les éloges de Marie comme aucune autre femme dans l’Histoire des religions n’en a eu l’honneur ; elle a été choisie parmi toutes les femmes de l’Humanité pour donner naissance à Issa .

Allah Taala dit dans le Coran :

«(Rappelle-toi) quand les anges dirent : O Marie,certes Allah t’a élue et purifiée ; et Il t’a élue au-dessus des femmes des mondes.» (Al-Imran : Verset 42).

Le Prophète a même cité Mariam alayhass salam parmi les quatre plus grandes femmes qu’ait connues l’humanité, avec Aassia l’épouse de Pharaon, Khadîdja et Fâtimah (Rapportée par Ahmad).

Les chapitres «La famille d’Imran» et «Marie» relatent en détail la rencontre de Djibrail (Gabriel) avec Mariam, comment il lui transmit l’âme de Issa , la difficulté de son accouchement et les calomnies de son peuple lorsqu’elle le mit au monde, alors qu’elle n’avait jamais été mariée ; la première parole de Issa dans son berceau, ses autres miracles aussi, la révélation du Indjil (la Bible) et l’histoire de la table servie sont détaillés dans ces Sourats du Qour’aan. Vient ensuite l’épisode de la trahison, qui va entraîner le crucifix.

Le Prophète a même cité Mariam alayhass salam parmi les quatre plus grandes femmes qu’ait connues l’humanité, avec Aassia l’épouse de Pharaon, Khadîdja et Fâtimah (Rapportée par Ahmad).

Les chapitres «La famille d’Imran» et «Marie» relatent en détail la rencontre de Djibrail (Gabriel) avec Mariam, comment il lui transmit l’âme de Issa , la difficulté de son accouchement et les calomnies de son peuple lorsqu’elle le mit au monde, alors qu’elle n’avait jamais été mariée ; la première parole de Issa dans son berceau, ses autres miracles aussi, la révélation du Indjil (la Bible) et l’histoire de la table servie sont détaillés dans ces Sourats du Qour’aan. Vient ensuite l’épisode de la trahison, qui va entraîner le crucifix.

Mais y a t-il eu vraiment crucifix ?

Allah Taala dit dans le Qour’aan : «Et ils se mirent à comploter. Allah a fait échouer leur complot. Et c’est Allah qui sait le mieux leur machination» (Al-Imran : Verset 54).

Ce complot désigne la manigance de personnes mal intentionnées qui voulaient éliminer Issa . Pour cela, ils persuadèrent le Roi de l’époque du danger que représentait Issa pour son royaume, et l’immoralité de sa prêche qui corrompait l’esprit de la population ; ils rajoutèrent par dessus tout qu’il était issu d’une relation adultère. Le Roi ordonna immédiatement son arrestation et décréta qu’il devrait être crucifié afin qu’il soit donné en exemple.

Mais pensez-vous qu’Allah allait laisser Son Prophète aux mains de ces tortionnaires, humilié et torturé, alors qu’en plus d’être Prophète, il fait partie des «Ouloul Azm », des plus grands Prophètes qu’Allah ait envoyés sur terre, avec Nouh, Ibrahim, Moussa et notre Prophète Mouhammad ? Ce n’est pas là la manière d’agir d’Allah.

Il informa Son Prophète du complot de ces personnes et lui annonça comment Il allait le protéger, tout comme Allah protégea chacun de ses «Ouloul Azm». Ainsi, Il protégea Ibrahim du feu préparé par les mécréants qui voulaient faire de sa mort un spectacle. Avant cela, Allah avait prévenu Nouh de l’imminence de Son châtiment et l’ordonna de construire l’Arche afin que sa vie soit sauve. Allah Taala protégea également Moussa de l’armée de Pharaon en ouvrant la mer pour lui et ses disciples, alors qu’ils allaient vers une mort certaine. Jamais Allah n’aurait laissé Nouh périr dans le déluge, ni Ibrahim

dans l’énorme bûcher, ni Moussa sous les armes de Pharaon et de son armée. Allait-Il laisser le quatrième grand Prophète de l’Humanité aux mains de ces infidèles, crucifié, agonisant sur une croix aux yeux de tous jusqu’à ce que son corps se vide de son sang ?

Tout comme Allah allait informer quelques siècles plus tard le dernier des Prophètes Mouhammad du complot des infidèles de Makkah qui s’étaient réunis pour le tuer avant qu’il n’émigre à Madina, Allah Taala annonça à Issa qu’Il allait le sauver de ce complot : «(Rappelle-toi) quand Allah dit : «O Jésus, certes, Je vais mettre fin à ta vie terrestre, t’élever vers Moi, te débarrasser de ceux qui n’ont pas cru et mettre jusqu’au Jour de la Résurrection, ceux qui te suivent au-dessus de ceux qui ne croient pas.» (Al-Imran : Verset 55).

C’est alors que Issa réunit ses disciples et leur fit connaître qu’une personne parmi eux allait bientôt le trahir. Dans une tradition rapportée par Imam Ibn Djarir, selon Mouthana, qui rapporte de Wahb (r) que Issa avait dit à ses compagnons : «En vérité, une personne parmi vous va me trahir avant que le coq ne chante trois fois, et il me vendra contre un peu d’argent.» Issa leur demanda une faveur : lequel parmi eux était volontaire pour se sacrifier à sa place, en prenant sa physionomie. Dans un Hadice de Ibn Abbas , authentifié par Imam Mouslim, il est dit que lorsque Allah Taala a voulu élever Issa , il réunit ses compagnons et s’adressa à eux alors qu’il venait de prendre un bain, et de ses cheveux tombaient encore des gouttelettes d’eau ; il leur dit qu’une personne parmi eux allait le trahir après avoir porté foi en lui. Et il fit la requête suivante : «Qui parmi vous est volontaire pour que son apparence devienne identique à la mienne afin qu’il soit exécuté à ma place ? En récompense, elle sera en ma compagnie, au même rang que moi.» C’est alors que le plus jeune d’entre eux se leva et se porta volontaire. Mais Issa l’ordonna de se rasseoir. Il répéta sa requête, mais là aussi ce jeune homme fut le seul à se porter volontaire. Issa accepta alors son sacrifice et dit : «Ce sera toi.»

Sa physionomie devint identique à celle de Issa , tandis que Issa fut lui, élevé au ciel par une lucarne dans la maison. Allah dit dans le Qour’aan : «Mais Allah l’a élevé vers Lui» (Al Nissa : Verset 158).

Il y a donc déjà une certitude : Allah a rappelé Issa vers lui avant que les mécréants ne puissent finaliser leur plan.

Donc Issa, Prophète d’Allah n’est pas mort crucifié. Le récit de Ibn Abbas le prouve clairement ; ce qui garantit l’authenticité de la version de Ibn Abbas et de Wahb, c’est que leurs paroles ont été transmises par des narrateurs de Hadice, qui se sont transmis le récit conformément aux règles précises et méticuleuses de la science du Hadice ; toute défaillance dans la chaîne de transmission ou dans la fiabilité des narrateurs aurait été signalée par les spécialistes des sciences complexes du Hadice ; rappelons que le récit de Ibn Abbas par exemple, est authentifié par Imam Mouslim ; il est également rapporté par Mohammad bin Ishaq, par Imam Al Nassai aussi et par Ibn Djarir, avec des chaînes de narrations diverses, ce qui renforce encore plus l’authenticité de la version, selon les règles de transmission de Hadices. De multiples autres Hadices relatent en détail le déroulement des faits, commentant ce qu’Allah a dit dans le Sourat «Al Nissa», où Allah Taala affirme que jamais ces personnes n’ont tué, encore moins crucifié Son Prophète, mais Il l’a protégé en le rappelant vers Lui avant que les ennemis ne viennent le chercher : «Et ils ne l’ont certainement pas tué, mais Allah l’a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage.» (Al Nissa : Versets 157,158).

Et la prédiction de Issa se vérifia, car au matin, un de ses compagnons proposa aux ennemis de les guider vers la demeure de Issa contre une somme d’argent. Selon Imam Ibn Djarir, il accepta l’équivalent de trente Dirhams pour trahir son propre Prophète. Ils capturèrent ainsi le sosie de Issa , le ligotèrent et lui mirent des anneaux épineux sur la tête ; fiers de leur prise si facile, ils le narguèrent et crachèrent sur lui ; Selon Ibn Djarir, ils le dirent : «Ainsi c’est toi qui redonnais la vie aux morts et qui guérissais les personnes qui avaient perdu la raison ! Pourquoi tu n’essaies pas de te défaire de ces liens ?!» Quel Dieu laisserait un de ses Prophètes préférés subir autant d’humiliation pour finir torturé ?

Ils l’emmenèrent, déshonoré, vers l’endroit où il allait être crucifié. Selon Ibn Assakir, ils le laissèrent sept jours sur la croix. Il y a eu donc crucifix, mais du sosie de Issa , comme Allah Taala le dit clairement dans la Sourat Al- Nissa : «Et à cause de leur parole : «Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus, fils de Marie, le Messager d’Allah»…Or, ils ne l’ont ni tué ni crucifié ; mais ce n’était qu’un faux-semblant !» (Verset 157).

Selon Ibn Assakir, après sept jours Mariam demanda au Roi de descendre le corps de Issa de la croix ; jusque là, elle ne savait pas que son fils avait été élevé au ciel, et que la personne crucifiée n’était qu’un sosie. Le Roi accepta sa requête et le fit enterrer. Lorsque Mariam alayhass salâm voulut rendre visite à ce qu’elle croyait être la tombe de Issa , elle trouva Hazrat Djibrail qui lui demanda : «O Mariam, où vas-tu ?» Elle répondit : «Je rends visite à Issa pour lui transmettre mes salutations»

Djibrail lui dit alors : «O Mariam, celui qui est dans cette tombe, ce n’est pas Issa ! Allah l’a déjà élevé et l’a éloigné des mécréants ; la personne qui a été crucifiée est un jeune homme qui a accepté de prendre l’apparence de Issa par ordre d’Allah. Et pour preuve, sa famille est sans nouvelle de lui jusqu’à maintenant, et ils sont rofondément attristés de sa disparition.»

Djibrail donna rendez-vous à Mariam à un endroit précis pour qu’elle rencontre une dernière fois Issa ; le jour venu, elle se rendit à l’endroit et trouva Issa qui était réellement présent. A sa vue, il se précipita vers sa mère et embrassa sa tête en prononçant beaucoup de Douas, comme il était de ses habitudes ; il dit : «O maman, ils ne m’ont pas tué ; Allah m’a élevé vers Lui, et Il m’a donné en ce jour l’autorisation de te rencontrer. Sois patiente, très bientôt la mort te viendra ; en attendant pense beaucoup à Allah.» Après ces paroles, Issa fut élevé une seconde fois, et Mariam alayhass salâm ne le vit plus jusqu’à ce qu’elle mourut.

Selon Ibn Assakir, elle vécut cinq ans encore, et mourut à l’âge de 53 ans.

Telle est la véritable histoire de Issa comme l’a révélé Allah dans le Qour’aan, et comme les Compagnons du Prophète l’ont rapporté, par des chaînes de transmissions sûres et vérifiées.

Environ 300 années plus tard, à l’époque du Roi Constantin, ils fouillèrent la tombe de celui qu’ils croyaient être Issa, et retrouvèrent la croix sur laquelle il fut crucifié ; il est relaté que toute personne malade qui touchait cette croix trouvait la guérison ; Ibn Kathir explique ce miracle par le fait que ce jeune homme était quelqu’un de très pieux, vu qu’il avait donné sa vie pour Issa ; ce dernier l’avait également promis qu’il serait en sa compagnie, au même degré que lui. C’est à partir de ce moment qu’ils se mirent à s’attacher à cette croix, jusqu’à la vénérer et la prendre comme symbole ; et une église gigantesque fut construite à cet endroit symbolique, par ordre de lamère de Constantin.

Du crucifix à «Jésus fils de Dieu» expliqué aux musulmans :

Issa était donc un Prophète parmi les plus grands Prophètes d’Allah, «… du petit nombre des rapprochés de Dieu» (Al-Imran : Verset 45). Il prêchait l’Unicité de Dieu, comme tous les Prophètes précédents et comme le dernier des rophètes qui allait venir après lui : «Craignez Allah donc, et obéissez-moi. Allah est mon Seigneur et votre Seigneur. Adorez-Le donc : voilà le chemin droit» (Al-Imran : Verset 50,51). Il se définissait lui-même comme Prophète et Serviteur d’Allah, invitant vers les mêmes actes d’adoration des autres Prophètes, à savoir la prière, l’aumône et le bon comportement : «Mais il dit : Je suis vraiment le serviteur d’Allah. Il m’a donné le Livre et m’a désigné Prophète. Où que je sois, Il m’a rendu béni ; Et il m’a recommandé, tant que je vivrais, la prière et la Zakat ; et la bonté envers ma mère.» (Maryam : Verset 30/32).

Ce qui le distinguait des autres Envoyés, c’est qu’Allah a voulu faire de sa naissance un exemple de Sa Puissance et de Son Pouvoir, en le faisant naître d’une mère seulement. Mais Hazrat Issa n’avait jamais utilisé cet argument pour se proclamer plus qu’un Prophète. Allah Taala avait déjà montré à l’humanité un signe encore plus probant de Son Pouvoir en créant Adam sans père ni mère : «Pour Allah, Jésus est comme Adam qu’il créa de poussière, puis Il lui dit : “Sois” : et il fut» (Al-Imran : Verset 59). Si on considère Issa supérieur à un être humain par sa naissance miraculeuse, du fait qu’il n’a pas de père, il aurait fallu considérer Hazrat Adam de la même manière, et plus même ! Ces deux naissances ne sont en fait qu’un signe d’Allah pour l’humanité ; les Prophètes ont toujours invité vers un monothéisme pur où Allah est Unique dans son Etre et ses Attributs, sans ascendant ni descendant : «Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus. Et nul n’est égal a lui.» (Al-Ikhlas : Versets 3 et 4).

Le terme «Fils de Dieu» dans la bible n’est pas un attribut réservé a Hazrat Issa ; cette appellation, en fait, a désigné d’autres personnes que le Messie, dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau Testament, sans que quiconque n’affirme que ces personnes seraient véritablement fils de Dieu. En effet, Adam y est désigné par «fils de Dieu» (Luc, 3, 38). Et Hazrat Souleiman (Salomon) de même : «Il édifie un temple pour la gloire de Mon nom et Moi, pour Ma part, Je maintiendrai le trône de son royaume à tout jamais. Je serai Père pour Lui et il sera pour Moi un fils» (Samuel, 2nd, 7). Ce titre servit à désigner même le commun des mortels : «Lorsque les gens commencèrent à devenir nombreux sur terre, et qu’ils eurent enfanté des filles, il arriva que les fils de Dieu virent les filles de Dieu (…)». «Et par la suite aussi, quand les fils de Dieu entrèrent chez les filles des hommes» (Genèse, 6). Ce terme désigna aussi les hommes puissants et nobles : «Félicité aux auteurs de la paix. Car ils seront appelés “fils de Dieu”» (Mathieu, 7,9). Et dans l’Evangile de Saint-Jean : «Et priez pour ceux qui vous font du tort et vous chassent, pour que vous méritiez de devenir les fils de votre Père qui est aux cieux.» Jésus dit aussi : «Ne me touche pas parce que je n’ai pas fait ascension vers mon Père. Mais plutôt trouve mes frères et dis leur que je monte vers mon Père et le vôtre et mon Dieu et le vôtre.»

Charles Jean-Pierre, professeur du christianisme et chef du département de l’histoire des religions à l’Université de Paris, dans un commentaire sur le dogme de Messie, “fils de Dieu”, souligne l’erreur de traduction du mot “Serviteur de Dieu” de l’hébreux au grec, lequel mot était souvent répété par Jésus. Saint-Pierre avait le choix de le traduire par “enfant” ou “serviteur”, et il opta pour “enfant de Dieu”. Ensuite, le changement d’“enfant” par “fils” fut simple, du moment que les sens sont proches, quoiqu’il y ait nuance. Cependant, le concept de “fils de Dieu” provient du monde de la pensée grecque. (Source : «Le christianisme, sa naissance et son évolution», Charles Jean-Pierre).

Allah dit dans le Qour’aan : «(Par la suite) les sectes divergèrent entre elles.» (Maryam : Verset 37). C’est uniquement en 325 J.C, lors du concile de Nicée que les hauts dignitaires religieux décrétèrent officiellement comme faisant partie de leur croyance que Jésus est fils de Dieu ; cette thèse fut fortement contestée par Arius, qui maintenait que Jésus n’est qu’un Prophète de Dieu, ainsi que par de nombreux partisans du monothéisme pur, comme Militus, de l’Eglise d’Assiout, et d’autres encore en Alexandrie, en Palestine, en Macédoine et à Constantinople.

Arius, traité d’hérétique, fut frappé d’anathème à deux reprises, et fut excommunié de l’Eglise par le patriarche d’Alexandrie. Osapius, l’évêque de Nicomédie, était monothéiste et partisan d’Arius lors de la tenue du concile général ; il fut lui aussi frappé d’anathème à cause de sa position. On rapporte que lors du concile de Nicée, plus de sept cents évêques avaient adhéré à la doctrine d’Arius. Mais la thèse de la nature divine du Messie fut définitivement adoptée lors des différents conseils en 381, en 431 et en 451. «Les monothéistes n’eurent de cesse de diffuser leur prédication. Ils essayèrent de rallier Constantin fils, après la mort de son père, mais il n’accepta pas, malgré que la majorité des chrétiens de l’époque étaient monothéistes. La doctrine d’Arius dominait à Constantinople, Antioche, Babylone et à Alexandrie.»

L’Encyclopédie française Larousse du dix-neuvième siècle, mentionne dans l’article « Unicité et Trinité » que la doctrine de la trinité, malgré qu’elle n’existât ni dans le nouveau testament (l’Evangile), ni dans les ouvrages des apôtres, ni chez les disciples rapprochés, l’Eglise catholique ainsi que le protestantisme traditionnel prétendent que la trinité fut admise par les chrétiens en tout temps. Ce qui va à contre sens des preuves fournies par l’Histoire qui nous montre comment la trinité est apparue et comment elle s’est développée. Quant à nous musulmans, quoique nous usions d’arguments tirés de l’Histoire ou des propos de penseurs, la sentence décisive à laquelle nous nous remettons, en toutes circonstances et pour toutes questions, c’est le Qour’aan.

Nous rappelons que si nous évoquons ces faits historiques, c’est uniquement dans le but de mieux comprendre notre croyance sur Issa par rapport à nos textes sacrés : le Coran et la Sounnah du Prophète ; en citant les textes et les dogmes des autres religions, nous voulons mieux expliquer les autres croyances sur Issa , qui sont en général peu connu des musulmans, afin de pouvoir distinguer les points communs et les divergences entre les grandes religions monothéistes ; il n’y a là strictement aucune intention blasphématoire ; la méconnaissance de notre prochain est souvent la première source d’incompréhension et de dénigrement.

Allah Taala dit dans le Qour’aan : «Le Messie, fils de Marie, n’était qu’un Messager. Des messagers sont passés avant lui. Et sa mère était une véridique» (Al Ma’idah : Verset 75).

Et Allah Taala s’adressera à Issa le jour du Quiyamat sur ce qui a été dit à propos de sa nature divine et celle de Mariam , et Allah sait mieux la vérité ; il s’en défendra et assurera que durant son vivant, il n’a fait que prêcher le message de l’Unicité d’Allah, et qu’il les a quittés avec ce monothéisme pur : «(Rappelleleur) le moment où Allah dira : «O Jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens : «Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors d’Allah ?» Il dira : «Gloire et pureté à Toi ! Il ne m’appartient pas de déclarer ce que je n’ai pas le droit de dire ! Si je l’avais dit, Tu l’aurais su, certes. Tu sais ce qu’il y a en moi, et je ne sais pas ce qu’il y a en Toi. Tu es, en vérité, le grand connaisseur de tout ce qui est inconnu. Je ne leur ai dit que ce que Tu m’avais commandé, (à savoir) : «Adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur.» Et je fus témoin contre eux aussi longtemps que je fus parmi eux. Puis quand Tu m’as rappelé, c’est Toi qui fus leur observateur attentif. Et Tu es témoin de toute chose.» (Al Ma’idah : Verset 116,117).

Et Allah Taala récompensera ceux qui avaient dit vrai sur Issa : «Allah dira : «Voilà le jour où leur véracité va profiter aux véridiques : ils auront des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux pour y demeurer éternellement.» (Al Ma’idah : Verset 119).

Allah Taala a décrété qu’un jour Issa reviendra sur terre, quelques temps avant la fin du monde ; il aura pour tâche d’éliminer Dadjâl et de lutter contre Gog et Magog ; sa venue sera également synonyme de bénédiction et d’opulence pour l’humanité comme elle ne l’a jamais connu ; c’est ce que nous vous proposons dans le prochain numéro, afin de compléter notre croyance en Issa .

M. Ibrahim Mulla

Mon frère, ma sœur,

Nous avons entendu hier soir le verset 255 du chapitre 2. Ce verset appelé « Âyatoul Koursi » – « le verset du Trône » a été qualifié par le Prophète (swallallâhou ‘alayhi wasallam) comme étant « le plus illustre » verset du Qour’aan.

Oubay Ibnou Ka’b (radhiyallâhou ‘anh) dit que le Prophète (swallalâhou ‘alayhi wasallam) lui a demandé : « Quel est le plus illustre verset dans le Livre de Dieu ? » Il lui répondit : « Dieu et Son Messager sont plus savants ». Il réitéra la question plusieurs fois. Hazrat Oubay (radhiyallâhou ‘anh) répondit alors : « C’est le verset du Trône ». Le Prophète (swallallâhou ‘alayhi wasallam) reprit : « Que l’acquisition de la science te soit facile Ô Aboul Mounzir ! Par Celui qui détient ma vie entre Ses mains, ce verset a une langue et deux lèvres. Il célèbre la gloire de Dieu au pied du Trône. » (cité par Ahmad)

Il est aussi dit que ce verset équivaut au quart du Qour’aan. (cité par Ahmad)

Un autre hadîth dit : « Dans la Sourah « Al Baqarah » – « la vache » -, il y a un verset qui est le Maître des versets du Qour’ân. Il n’est pas récité dans une maison sans que le Satan qui s’y trouve s’en aille ». (cité par Al Hâkim)

A ce propos, dans un hadith cité par Boukhâri, Abou Hourayrah (radhiyallâhou ‘anh) nous raconte l’histoire du menteur qui avait dit la vérité :

« Le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) m’a confié la garde de la Zakkat du Ramadan. (Pendant la nuit) quelqu’un (un voleur) vint et commença à prendre une poignée de nourriture (de la zakaat). Je le saisis et je lui dis : « Je vais t’emmener devant le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) ». «Laisse-moi ! Je suis pauvre ! J’ai une famille (à nourrir) et je suis dans le besoin » me répondit-il. Je l’ai laissé alors partir.

Le lendemain matin, l’Envoyé d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) me demanda (puisqu’il en avait été informé par Allah à ce propos) : « Ô Abou Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? » Je lui répondis : « Il s’est plaint d’une grande pauvreté et d’une famille à nourrir. J’ai eu alors pitié de lui et je l’ai laissé partir ».

Il me dit alors : « Très certainement, il t’a menti. Et il reviendra ! » J’ai été alors certain qu’il reviendrait. Je décidai donc de l’attendre…

En effet, (la nuit suivante) il revint et commença à prendre une poignée de nourriture (de la zakaat). Je le saisis et je lui dis : « Je vais te traduire devant le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) ». «Laisse-moi ! Je suis pauvre ! J’ai une famille (à nourrir) et je suis dans le besoin » me répondit-il. Je l’ai laissé alors partir.

Le lendemain matin, l’Envoyé d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) me demanda : « Ô Abou Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? » Je lui répondis : « Il s’est plaint d’une grande pauvreté et d’une famille à nourrir. J’ai eu alors pitié de lui et je l’ai laissé partir ».

Il me dit alors : « Très certainement, il t’a menti. Et il reviendra ! » J’ai été alors certain qu’il reviendrait. Je décidai donc de l’attendre…

En effet, (la troisième nuit ) il revint et commença à prendre une poignée de nourriture (de la zakaat). Je le saisis et je lui dis : « Je vais te traduire devant le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) ». «Laisse-moi ! Je suis pauvre ! J’ai une famille (à nourrir) et je suis dans le besoin » me répondit-il. Je l’ai laissé alors partir.

Le lendemain matin, l’Envoyé d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) me demanda : « Ô Abou Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? » Je lui répondis : « Il s’est plaint d’une grande pauvreté et d’une famille à nourrir. J’ai eu alors pitié de lui et je l’ai laissé partir ».

Il me dit alors : « Très certainement, il t’a menti. Et il reviendra ! » J’ai été alors certain qu’il reviendrait. Je décidai donc de l’attendre une troisième fois…

En effet, (la quatrième nuit) il revint et commença à prendre une poignée de nourriture (de la zakaat). Je le saisis et je lui dis : « Je vais te traduire devant le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam). C’est la troisième fois que tu prétends ne plus revenir et tu reviens quand même ! »

Il me dit alors : « Laisse-moi partir et je t’enseignerai quelques paroles qui te seront utiles auprès de Dieu ». – « Quelles sont-elles ? » lui demandai-je.

Il me répondit : « Lorsque tu te mets au lit, récite le verset du Trône : « Dieu , il n’y a de Dieu que Lui, le Vivant, l’Eternel » jusqu’à la fin du verset. Tu ne cesseras alors de rester sous la protection d’Allah, et aucun Satan ne s’approchera de toi jusqu’au matin ! » Je le laissai alors partir…

Le lendemain matin, l’Envoyé d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) me demanda : « Ô Abou Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? » Je lui répondis : « Ô Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) ! Il a prétendu m’enseigner quelques paroles qui me seraient utiles auprès de Dieu ! Je l’ai alors laissé partir ».

« Quelles sont ces paroles ? » me demanda-t-il. Je répondis : « Il (Satan) m’a dit : « Lorsque tu te mets au lit, récite le verset du Trône…Et il ajouta : « Tu ne cesseras de rester sous la protection d’Allah, et aucun Satan ne s’approchera de toi jusqu’au matin ! »

Le Prophète (swallallâhou ‘alayhi xasallam) me demanda : « Certes, il t’a dit la vérité alors qu’en réalité, c’est un grand menteur ! Ô Abou hourayrah ! Sais-tu à qui tu as parlé durant trois nuits ? » « Non ! » répondis-je.

« Et bien, reprit-il, Il s’agissait de Satan ! »

Voilà, mon frère, ma sœur, le plus illustre verset du Qour’ân ! L’arme contre l’ennemi approuvé par l’ennemi lui-même !
A toi de le réciter chaque jour afin qu’il te soit utile auprès de Dieu !

Nous vous proposons chaque soir de voir ensemble une des perles du Qour’aan, présentée par Mawlâna Chawkate-Ali Limbada de façon concise, sous forme de courte intervention chaque nuit du Ramadhân à la mosquée « Anwâroul Massadjid » de St Paul.

Mon frère, ma sœur,

Nous avons assisté hier au début de la récitation du Qour’aan.

Après la Sourah « Fatihah » (« L’ouverture »), nous avons entendu le début de la Sourah « Al Baqarah » (« La vache »).

Cette Sourah, révélée à Médine après l’Hégire (sauf le verset 281), est la plus longue du Qour’aan.

Le Prophète (swallallâhou ‘alayhi wasallam) a dit : « Toute chose a son sommet : celui du Qour’ân est la Sourah « Al Baqarah ». (Ibnou Hibbân, Bayhaqui, Tabrani – classé hassan-)

Le 1er verset de ce chapitre est : « Alif – Lâm – Mîm » : c’est un mot composé de 3 lettres, appelées «Hourouf Mouqatta’ât » – « les lettres isolées ».

Concernant ces différentes « lettres isolées » que l’on rencontre au début de certaines Sourates, différents avis ont été émis quand à leur signification : noms des Sourates, noms de Dieu etc.

Mais l’opinion la plus sûre et retenue par la majorité des savants est qu’il s’agit ici d’un secret parmi les secrets dont Allah est Le Seul a en avoir la Science. (« Al Itqân » de l’Imâm Souyoûtî rahmatoullâhi ‘alayh)

Imam Barawi (rahmatoullâhi ‘alayh) rapporte cette parole de Hazrat Abou Bakr (radhiyallâhou ‘anh) : « Certes chaque Livre possède un secret et le Secret du Qour’ân est l’ouverture des Sourates, « les lettres isolées ».

A partir de cela, les savants ont tiré une leçon, cette leçon qui nous dit :

« Ô toi ! Lecteur du Qour’ân !

Ô toi ! Ecoutant du Qour’ân !

Ô toi ! Etudiant du Qour’ân !

Au tout début de ta lecture, de ton écoute ou de ton étude, prends conscience d’une réalité essentielle : celle de tes limites devant Celui qui n’a pas de limites !

C’est comme si Dieu te dit finalement : « Je t’invite à venir à moi en t’imposant l’humilité de ne pas comprendre ce que je commence par te dire ! »

Ignorant au moment même où tu débutes, de la signification du 1er Verset, sois conscient de ta faiblesse et de tes limites et mets de côté la prétention, la fierté et l’orgueil pouvant résider en toi.

Fais preuve d’humilité et le Très Haut, au fur et à mesure que tu avanceras, t’élèvera ! « Et nul n’a fait preuve d’humilité pour Allah sans qu’Allah ne l’élève ». (Tirmidhi)

Le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) n’était-il pas le plus humble des hommes ? Prends toute sa Sirah (sa vie) et tu verras que tu n’y trouveras aucune parole de fierté ! Il était pourtant le meilleur des hommes !

Médite enfin sur ce que m’a appris un jour, un homme pieux : une fois qu’il était de passage chez nous, nous l’avons accompagné dans une de ses promenades du matin. En redescendant d’une des collines de la forêt, il me posa cette question : «Entends-tu le message secret que nous livre cette colline ? » Il reprit ensuite : « Lorsqu’on est monté, on a du se courber. Et lorsque l’on descend, on se dresse et on élève les épaules. Cette colline nous rappelle alors cette vérité indéniable : « Celui qui se courbe, en réalité, s’élève. Et celui qui se dresse, en réalité, descend ».

A méditer !

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