

Mouharram est le mois par lequel les musulmans commencent leur calendrier lunaire de l’hégire. C’est un des quatre mois sacrés à propos desquels il est dit dans le Qour’aan :
« Le nombre de mois, auprès d’Allah, est de douze (mois), dans la description d’Allah, le jour où Il créa les cieux et la terre. Quatre d’entre eux sont sacrés… » (S9 – V13)
Jeûner durant le mois
« Le meilleur des jeûnes après celui du Ramadhan est le jeûne du mois de Mouharram. »
Bien que les jeûnes du mois de Mouharram ne soient pas obligatoires, il n’en reste pas moins que celui qui jeûne pendant ces jours volontairement recevra une grande récompense de la part d’Allah. Le hadice cité ci-dessus nous apprend que les jeûnes du mois de Mouharram sont parmi les meilleurs jeûnes nafils, c’est à dire que l’on pratique de son propre gré, sans que cela ne soit une obligation pour soi.
Le hadice n’indique pas que la récompense promise pour les jeûnes de Mouharram sera accordée seulement en jeûnant le mois entier. Au contraire, chaque jeûne durant ce mois est méritoire. Il appartient donc à chacun de saisir cette opportunité autant qu’il le peut.
Le jour de Aachoura
Bien que le mois de Mouharram soit un mois entièrement sacré, le fait est que le 10ème jour de Mouharram se distingue par sa valeur particulière. Ce jour est appelé « Aachoura », d’après l’éminent Sahabi, Ibn Abbas t. Quand le Prophète e émigra à Madina, il remarqua que les juifs de Madina jeûnaient le 10ème jour de Mouharram. Ils (les juifs) affirmaient que c’était en ce jour que Hazrat Moussa u et ses disciples traversèrent la Mer Rouge miraculeusement et que Pharaon fut englouti. En entendant ces propos de la part des juifs, le Prophète e dit : « Nous sommes plus proches de Moussa u que vous » et il ordonna alors aux musulmans de jeûner le jour de « Aachoura ».
Il est aussi rapporté dans de nombreux Hadices authentiques qu’au début, le jeûne de Aachoura était obligatoire pour les musulmans. Ce n’est qu’après que le jeûne du mois de Ramadhan fut imposé que le jeûne du jour de Achoura devint nafil. Sayyidah Aïcha y déclare :
« Quand le Prophète e vint à Madina, il jeûna le jour de Aachoura et demanda à ses compagnons de faire de même. Mais après que le jeûne du Ramadhan devint obligatoire, l’obligation du jeûne de Aachoura fut abandonné au profit du mois de ramadhan. Celui qui désire jeûner en ce jour peut le faire et celui qui ne veut pas peut le délaisser. » .
Cependant, le Prophète e avait l’habitude de jeûner le jour de Aachoura, même après que le jeûne du Ramadhan fut rendu obligatoire. Abdoullah bin Mas’oud t rapporte que le Prophète e préférait le jeûne de Aachoura par rapport aux autres jeûnes, et préférait le jeûne du Ramadhan au jeûne de Aachoura.
Bref, il est établi dans de nombreux hadices authentiques que jeûner le jour de Achoura est une sounnah du Prophète e et la personne qui le fait recevra beaucoup de récompenses.
D’après un autre hadice, il est recommandé que le jeûne du jour de Aachoura soit précédé ou suivi d’un autre jeûne. Cela signifie que l’on doit jeûner deux jours : le 9ème et 10ème Mouharram ou le 10ème et 11ème . La raison de ces deux jeûnes, telle qu’elle a été mentionnée par le Prophète e est la suivante: Les juifs avaient l’habitude de jeûner le jour de Aachoura seulement, et le Prophète e , voulut distinguer la façon de jeûner des musulmans par rapport à celle des juifs. Il conseilla donc aux musulmans d’ajouter un autre jeûne à celui de Achoura.

L’origine du calendrier
Le calendrier islamique a aussi son histoire et son origine. Il est bon de les connaître… L’usage de compter les années à partir d’une ère est très ancien chez toutes les nations de toutes les contrées. Quand il se passait un événement ou un fait important dont la renommée se répandait dans le monde, les habitants de la terre le prenait comme point de départ d’une ère. la meilleure façon aurait été d’établir un depuis l’apparition de Adam (a) sur la terre ou encore du déluge de Nouh (a) ; car ce sont là des événements importants. Mais malheureusement, on ne sait pas exactement depuis combien de temps ont eu lieu ces événements ; il y a un désaccord sur chacun d’eux. Par conséquent, chaque peuple prit comme point de départ d’une ère quelque grand événement qui se passait parmi eux
Ainsi, il est rapporté que des descendants d’Ibrahim (a) comptaient les années à partir de l’époque où il fut jeté dans le feu. Les mages ont une ère qui commencent à l’année où Yezdedjerd fut tué. Les arabes aussi basaient leur calendrier sur un événement important, en l’occurrence, l’année de l’éléphant. Un Abyssin, nommé Abrahah fit bâtir une somptueuse cathédrale à Sana (Yémen) avec l’espoir que cette cité prendrait la place de la Mecque comme lieu de pèlerinage le plus fréquenté de toute l’Arabie. Abrahah ne faisait aucun secret de son dessein, ce qui suscita une colère grandissante parmi les Arabes. Finalement, l’un d’entre eux se rendit à Sana, souilla la cathédrale et l’incendia. Quand Abrahah apprit la nouvelle, il jura qu’en représailles, il raserait complètement la Kaaba. Il se mit alors en route pour la Mecque avec une grande armée, en tête de laquelle marchait un éléphant. Quand Abrahah s’apprêta à marcher sur la Mecque, dans l’intention de détruire la Kaaba qu’il considérait comme le grand sanctuaire rival, tout à coup, le ciel devint noir et un bruit étrange se fit entendre : une grande vague d’oiseaux dont chacun portait trois cailloux, l’un dans le bec et les deux autres serrés dans chaque patte, déferlèrent sur l’armée d’Abrahah. Ces oiseaux fondirent sur les soldats, les criblant de pierres au passage, et les galets étaient si durs qu’ils transperçaient même les cottes de mailles. C’est ainsi qu’Allah sauva sa maison sacrée, la Kaaba. Cet événement, dont la nouvelle s’était répandue dans le monde entier, servit aux Arabes de point de départ d’une ère.
Ils dataient donc les lettres et les actes à partir de cette année là. Même au temps du Prophète SAW, ils continuaient à se servir de ce calendrier. Il est toutefois rapporté que le Prophète SAW se servait pour certains de ses écrits, d’une date se référant à l’année de l’Hégire.
C’est à l’époque du Califat de Oumar (r) que l’ère islamique fut établit définitivement à partir de l’Hégire dans les circonstances suivantes :
Abou Moussa Achari (r), qui était à l’époque gouverneur de Basra, écrivit un jour à Hazrat Oumar (r) en ces termes : » Nous avons reçu du Prince des croyants plusieurs lettres sans dates. Nous ne savons donc pas à quelle époque remontent tes ordres, et, pour que nous le savions, il faudrait dater les lettres. » Oumar (r) trouvant que son gouverneur avait raison, rassembla autour de lui tous les hommes instruits et les sages conseillers musulmans pour leur demander leur avis. C’était là une des bonnes habitudes de Oumar (r) : il se basait sur la » Choura « , consultation, comme ligne de conduite pour diriger les affaires de l’état. Il n’envisageait jamais de prendre une décision sans consulter les musulmans instruits. Il avait l’habitude de dire : « L’opinion d’un seul est comme un fil très fin. Deux opinions sont comme deux fils que l’on a noués ensemble. Si les opinions sont nombreuses, cela devient comme une corde solide ! »
Enfin, chacun donna son avis, et, après avoir étudié longuement et réfléchi profondément sur les opinions énoncées, Oumar (r) décida de débuter le calendrier islamique à partir de l’hégire. Il expliqua ensuite la raison de son choix en ces termes : « Comptons à partir de l’année où le Prophète SAW effectua l’émigration; car en cette année se manifesta le pouvoir de l’Islam, la vérité s’affermit et l’erreur fut confondue; aucun fait plus important que celui-là n’est survenu dans le monde. »
En effet, l’Hégire marqua un tournant dans la mission du Prophète SAW et une révolution dans l’Islam. L’Islam prit une nouvelle forme et se constitua en communauté autour d’un seul chef. A Makkah, le Prophète SAW était un citoyen comme les autres ; à Madina, il devint un guide d’une communauté. A Makkah, il devait se contenter d’opposer une résistance plus ou moins passive à l’ordre établi; à Madina, il devint actif et organisa une société religieuse. Bref l’hégire ouvrit une nouvelle ère dans l’Histoire de l’Islam.
Quand au nombre des mois de l’année islamique, il est bon de connaître que le calendrier islamique se compose de douze mois. Ce nombre a été fixé par Allah lui-même qui déclare ceci : « Le nombre des mois pour Allah est douze dans le livre d’Allah le jour où il créa les cieux et la terre. Parmi eux, quatre sont sacrés. » ( 9-36 )
Ces quatre mois sont les mois de Zoul Hiddjah ainsi que celui qui le précède et celui qui vient après lui, à savoir Zoul Quardah et Moharram. le quatrième est l’avant dernier avant le mois de ramadan ; son nom est Radjab.
Quant aux noms des mois du calendrier islamique, ils sont les suivants :
Mouharram
Safar
Rabi’oul Awwal
Rabi’ous Sâni
Djoumâdal Oûla
Djoumâdal Oukhra
Radjab
Cha’bâne
Ramadhân
Chawwâl
Dhoul Qua’dah
Dhoul Hidjjah
Les noms des mois connurent quelques modifications et ne sont pas les mêmes que ceux utilisés à l’époque pré-islamique. Par exemple, le premier était appelé Mortammar et le deuxième était Nardjizah.
Aussi, il est bon de savoir que les noms de chaque mois rappellent un événement ou un fait qui se produit en des différents mois. Nous citons ici quelques exemples :
1/ Mouharam qui signifie sacré, fut appelé ainsi car les pillages et les guerres étaient interdits pendant ce mois.
2/ Râbi’ qui signifie automne, fut appelé ainsi car cette saison s’étendait durant les pénibles mois de Râbi;
3/ Ramadhân qui signifie chaleur, correspondait à la période de l’année où la chaleur était si torride que la terre se desséchait.
4/ Dhoul Hidjjah qui signifie pèlerinage fut appelé ainsi pour la simple raison que c’était durant cette période qu’on accomplissait le pèlerinage.
Un des points important à souligner concernant le calendrier islamique est le fait qu’il est lunaire et non solaire. Allah Taala déclare dans le Coran : « Ils t’interrogent sur les croissants de lune, dis : « Ce sont des éléments de repères dans le temps pour les gens et pour le pèlerinage. » (2- 182)
Il affirme encore : « C’est lui qui fit du soleil un éclairage et de la lune une lumière. Il détermina la croissance de la lune en vingt huit quartiers, afin que vous sachiez le nombre des années ainsi que le calcul. » (10-5).
Pourquoi un calendrier purement lunaire ?
Parmi les plusieurs avantages de ce choix, nous en citons quelques uns:
1- Pour des besoins religieux et pour faciliter les pratiques religieuses ; l’Islam étant destiné au monde tout entier; il a fallu tenir compte des différences climatiques des diverses régions. Sachant que les mois du calendrier lunaire sont susceptibles de parcourir toute les saisons. Le jeûne du Ramadan sera donc tout à tour en différentes saisons. Si le jeûne était prescrit à un certain mois bien défini du calendrier solaire, il fallait donc accomplir toujours le jeûne à une même saison. Le but en serait alors vicié par la nature et, physiquement , son accomplissement ne serait pas possible.
En effet, l’été des pays du Nord de l’équateur coïncide avec l’hiver des pays situés au Sud de l’équateur. En outre, il se peut que l’hiver soit considéré comme une saison agréable dans les régions équatoriales, mais très rude dans les régions polaires. Seul le calendrier lunaire permet d’éviter cette discrimination entre les croyants des différents pays. Dans une religion mondiale, une saison fixe apportera donc des avantages constants à certains et des difficultés constantes aux autres, ou elle sera gênante d’une manière ou d’une autre pour les habitants de certaines régions.
Les différents peuples du monde goûteront donc tour à tour durant le mois de Ramadan les différentes saisons (aussi bien l’été que l’hiver). Ainsi, le calendrier lunaire permet aux croyants de s’habituer de garder le jeûne (se priver de manger et de boire) en toutes saisons. Ce n’est ni toujours facile pour les uns , ni toujours rude pour les autres.
2/ Pour faire profiter davantage aux pauvres : En effet, la Zakâte (Impôt social purificateur) payée sur les épargnes et le commerce est, du fait de l’année lunaire, imperceptiblement augmentée, de sorte qu’en 33 années solaires on paie donc la Zakâte d’un an de plus .
Le mois de Moharam est le premier mois du calendrier islamique et l’un des quatre mois sacrés qu’Allah Taala a mentionné dans le Coran .Pendant ce mois, Allah Taala manifeste sa bonté et fait descendre ses bénédictions en abondance. Nous entamons donc une nouvelle année, mais comme les saisons ne comptent pas en islam, on ne fête pas le jour de l’an. Il n’existe que deux fêtes canoniques en islam : Idoul Fitr et Idoul adhâ. Les autres nations ont l’habitude de fêter le nouvel an et d’échanger des vœux de bonne année. Le musulman , lui, que doit-il faire en cette occasion ? Il doit remercier Dieu qui lui a accordé uniquement par Sa grâce une occasion pour méditer sur son existence passée et pour réfléchir sur son avenir. Tout comme le responsable soucieux de la rentabilité et la bonne gestion de son entreprise, effectue un bilan et fait l’inventaire à la fin de chaque année , afin de prendre des décisions et commencer un projet pour l’exercice future, ou encore comme à la fin de l’année scolaire , on fait la moyenne des notes pour voir si l’élève monte ou redouble de classe , le croyant également doit dresser le bilan de ses actions accomplies au cours de l’année écoulée et se soucier de l’état de ses préparatifs pour la vie future.
Cette nouvelle année doit donc nous amener à faire une rétrospective de la partie de notre vie qui s’est achevée. Si les bonnes actions l’emportent sur les mauvaises , nous devons remercier Allah Taala et lui demander de nous accorder davantage de Tawfiq pour passer le reste de notre vie dans les œuvres louables. Et si, par malheur, les mauvaises actions dominent les bonnes, alors nous devons faire le Tawbah sincère devant Allah Taala et prendre les résolutions fermes de ne plus recommencer et de ne plus passer le reste de notre vie dans les œuvres blâmables. Pensons aussi sans cesse que les minutes qui s’égrènent à longueur de journée et de nuit nous rapprochent inexorablement de la mort. Mais réfléchir sur l’époque révolue n’est pas une mince affaire. Mawlana Thanwi (r) disait : « De par sa nature même, l’homme a tendance à oublier ; seule la situation présente retient toute son attention et son intérêt , il est le fils du présent « .
Pourtant, si on s’efforçait de méditer sur les jours passés, on constaterait que l’on a rien préparé sérieusement pour l’au-delà. Qu’Allah nous permette à tous de méditer sur nos actes passés, et d’en tirer des leçons pour agir mieux aujourd’hui et demain.
Âmine
Note : écrit par par Mw. Ismaël Mamode.

Mon frère, ma sœur,
Nous avons entendu hier soir le verset 255 du chapitre 2. Ce verset appelé « Âyatoul Koursi » – « le verset du Trône » a été qualifié par le Prophète (swallallâhou ‘alayhi wasallam) comme étant « le plus illustre » verset du Qour’aan.
Oubay Ibnou Ka’b (radhiyallâhou ‘anh) dit que le Prophète (swallalâhou ‘alayhi wasallam) lui a demandé : « Quel est le plus illustre verset dans le Livre de Dieu ? » Il lui répondit : « Dieu et Son Messager sont plus savants ». Il réitéra la question plusieurs fois. Hazrat Oubay (radhiyallâhou ‘anh) répondit alors : « C’est le verset du Trône ». Le Prophète (swallallâhou ‘alayhi wasallam) reprit : « Que l’acquisition de la science te soit facile Ô Aboul Mounzir ! Par Celui qui détient ma vie entre Ses mains, ce verset a une langue et deux lèvres. Il célèbre la gloire de Dieu au pied du Trône. » (cité par Ahmad)
Il est aussi dit que ce verset équivaut au quart du Qour’aan. (cité par Ahmad)
Un autre hadîth dit : « Dans la Sourah « Al Baqarah » – « la vache » -, il y a un verset qui est le Maître des versets du Qour’ân. Il n’est pas récité dans une maison sans que le Satan qui s’y trouve s’en aille ». (cité par Al Hâkim)
A ce propos, dans un hadith cité par Boukhâri, Abou Hourayrah (radhiyallâhou ‘anh) nous raconte l’histoire du menteur qui avait dit la vérité :
« Le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) m’a confié la garde de la Zakkat du Ramadan. (Pendant la nuit) quelqu’un (un voleur) vint et commença à prendre une poignée de nourriture (de la zakaat). Je le saisis et je lui dis : « Je vais t’emmener devant le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) ». «Laisse-moi ! Je suis pauvre ! J’ai une famille (à nourrir) et je suis dans le besoin » me répondit-il. Je l’ai laissé alors partir.
Le lendemain matin, l’Envoyé d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) me demanda (puisqu’il en avait été informé par Allah à ce propos) : « Ô Abou Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? » Je lui répondis : « Il s’est plaint d’une grande pauvreté et d’une famille à nourrir. J’ai eu alors pitié de lui et je l’ai laissé partir ».
Il me dit alors : « Très certainement, il t’a menti. Et il reviendra ! » J’ai été alors certain qu’il reviendrait. Je décidai donc de l’attendre…
En effet, (la nuit suivante) il revint et commença à prendre une poignée de nourriture (de la zakaat). Je le saisis et je lui dis : « Je vais te traduire devant le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) ». «Laisse-moi ! Je suis pauvre ! J’ai une famille (à nourrir) et je suis dans le besoin » me répondit-il. Je l’ai laissé alors partir.
Le lendemain matin, l’Envoyé d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) me demanda : « Ô Abou Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? » Je lui répondis : « Il s’est plaint d’une grande pauvreté et d’une famille à nourrir. J’ai eu alors pitié de lui et je l’ai laissé partir ».
Il me dit alors : « Très certainement, il t’a menti. Et il reviendra ! » J’ai été alors certain qu’il reviendrait. Je décidai donc de l’attendre…
En effet, (la troisième nuit ) il revint et commença à prendre une poignée de nourriture (de la zakaat). Je le saisis et je lui dis : « Je vais te traduire devant le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) ». «Laisse-moi ! Je suis pauvre ! J’ai une famille (à nourrir) et je suis dans le besoin » me répondit-il. Je l’ai laissé alors partir.
Le lendemain matin, l’Envoyé d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) me demanda : « Ô Abou Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? » Je lui répondis : « Il s’est plaint d’une grande pauvreté et d’une famille à nourrir. J’ai eu alors pitié de lui et je l’ai laissé partir ».
Il me dit alors : « Très certainement, il t’a menti. Et il reviendra ! » J’ai été alors certain qu’il reviendrait. Je décidai donc de l’attendre une troisième fois…
En effet, (la quatrième nuit) il revint et commença à prendre une poignée de nourriture (de la zakaat). Je le saisis et je lui dis : « Je vais te traduire devant le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam). C’est la troisième fois que tu prétends ne plus revenir et tu reviens quand même ! »
Il me dit alors : « Laisse-moi partir et je t’enseignerai quelques paroles qui te seront utiles auprès de Dieu ». – « Quelles sont-elles ? » lui demandai-je.
Il me répondit : « Lorsque tu te mets au lit, récite le verset du Trône : « Dieu , il n’y a de Dieu que Lui, le Vivant, l’Eternel » jusqu’à la fin du verset. Tu ne cesseras alors de rester sous la protection d’Allah, et aucun Satan ne s’approchera de toi jusqu’au matin ! » Je le laissai alors partir…
Le lendemain matin, l’Envoyé d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) me demanda : « Ô Abou Hourayrah ! Qu’a fait ton prisonnier hier soir ? » Je lui répondis : « Ô Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) ! Il a prétendu m’enseigner quelques paroles qui me seraient utiles auprès de Dieu ! Je l’ai alors laissé partir ».
« Quelles sont ces paroles ? » me demanda-t-il. Je répondis : « Il (Satan) m’a dit : « Lorsque tu te mets au lit, récite le verset du Trône…Et il ajouta : « Tu ne cesseras de rester sous la protection d’Allah, et aucun Satan ne s’approchera de toi jusqu’au matin ! »
Le Prophète (swallallâhou ‘alayhi xasallam) me demanda : « Certes, il t’a dit la vérité alors qu’en réalité, c’est un grand menteur ! Ô Abou hourayrah ! Sais-tu à qui tu as parlé durant trois nuits ? » « Non ! » répondis-je.
« Et bien, reprit-il, Il s’agissait de Satan ! »
Voilà, mon frère, ma sœur, le plus illustre verset du Qour’ân ! L’arme contre l’ennemi approuvé par l’ennemi lui-même !
A toi de le réciter chaque jour afin qu’il te soit utile auprès de Dieu !

Nous vous proposons chaque soir de voir ensemble une des perles du Qour’aan, présentée par Mawlâna Chawkate-Ali Limbada de façon concise, sous forme de courte intervention chaque nuit du Ramadhân à la mosquée « Anwâroul Massadjid » de St Paul.
Mon frère, ma sœur,
Nous avons assisté hier au début de la récitation du Qour’aan.
Après la Sourah « Fatihah » (« L’ouverture »), nous avons entendu le début de la Sourah « Al Baqarah » (« La vache »).
Cette Sourah, révélée à Médine après l’Hégire (sauf le verset 281), est la plus longue du Qour’aan.
Le Prophète (swallallâhou ‘alayhi wasallam) a dit : « Toute chose a son sommet : celui du Qour’ân est la Sourah « Al Baqarah ». (Ibnou Hibbân, Bayhaqui, Tabrani – classé hassan-)
Le 1er verset de ce chapitre est : « Alif – Lâm – Mîm » : c’est un mot composé de 3 lettres, appelées «Hourouf Mouqatta’ât » – « les lettres isolées ».
Concernant ces différentes « lettres isolées » que l’on rencontre au début de certaines Sourates, différents avis ont été émis quand à leur signification : noms des Sourates, noms de Dieu etc.
Mais l’opinion la plus sûre et retenue par la majorité des savants est qu’il s’agit ici d’un secret parmi les secrets dont Allah est Le Seul a en avoir la Science. (« Al Itqân » de l’Imâm Souyoûtî rahmatoullâhi ‘alayh)
Imam Barawi (rahmatoullâhi ‘alayh) rapporte cette parole de Hazrat Abou Bakr (radhiyallâhou ‘anh) : « Certes chaque Livre possède un secret et le Secret du Qour’ân est l’ouverture des Sourates, « les lettres isolées ».
A partir de cela, les savants ont tiré une leçon, cette leçon qui nous dit :
« Ô toi ! Lecteur du Qour’ân !
Ô toi ! Ecoutant du Qour’ân !
Ô toi ! Etudiant du Qour’ân !
Au tout début de ta lecture, de ton écoute ou de ton étude, prends conscience d’une réalité essentielle : celle de tes limites devant Celui qui n’a pas de limites !
C’est comme si Dieu te dit finalement : « Je t’invite à venir à moi en t’imposant l’humilité de ne pas comprendre ce que je commence par te dire ! »
Ignorant au moment même où tu débutes, de la signification du 1er Verset, sois conscient de ta faiblesse et de tes limites et mets de côté la prétention, la fierté et l’orgueil pouvant résider en toi.
Fais preuve d’humilité et le Très Haut, au fur et à mesure que tu avanceras, t’élèvera ! « Et nul n’a fait preuve d’humilité pour Allah sans qu’Allah ne l’élève ». (Tirmidhi)
Le Messager d’Allah (swallallâhou ‘alayhi wasallam) n’était-il pas le plus humble des hommes ? Prends toute sa Sirah (sa vie) et tu verras que tu n’y trouveras aucune parole de fierté ! Il était pourtant le meilleur des hommes !
Médite enfin sur ce que m’a appris un jour, un homme pieux : une fois qu’il était de passage chez nous, nous l’avons accompagné dans une de ses promenades du matin. En redescendant d’une des collines de la forêt, il me posa cette question : «Entends-tu le message secret que nous livre cette colline ? » Il reprit ensuite : « Lorsqu’on est monté, on a du se courber. Et lorsque l’on descend, on se dresse et on élève les épaules. Cette colline nous rappelle alors cette vérité indéniable : « Celui qui se courbe, en réalité, s’élève. Et celui qui se dresse, en réalité, descend ».
A méditer !
Commentaires des versets du Hadj