La magie et l’Islam :
 
Selon Ibn Ishaaq[1] RA, l’histoire de la magie remonte à une époque qui se situe avant la venue du prophète Nouh (AS), du temps de Harout et Marout. Il existe des divergences d’opinions sur la nature exacte de Harout et Marout, mais selon Moufti Chafi[2] RA, il s’agirait probablement deux anges venus à Babylone.
 
Les habitants de cette ville vénéraient la magie : les magiciens étaient donc devenus une source potentielle d’égarement. Allah Soubhanahou Wa Ta’ala envoya deux anges Harout et Marout. Leur mission était de montrer à ces gens la vraie nature de la magie et ses différentes formes, de sorte qu’ils puissent faire la différence entre la magie d’un homme et les miracles[3] qu’Allah fait apparaître par l’intermédiaire des prophètes.
 
Les personnes qui venaient chercher cette connaissance auprès d’eux étaient prévenues des dangers :
 
« Ils [Harout et Marout] n’instruisirent personne sans dire : « Nous ne sommes rien d’autre qu’une tentation [et une épreuve]: ne soyez pas mécréant [en utilisant cette connaissance pour faire le mal] » »[4].
 
Certaines personnes furent fermes sur leur résolution, mais d’autres apprirent auprès d’eux [Harout et Marout] « les moyens de séparer le mari de son épouse ».
 
Pourtant, ils étaient au courant qu’ils ne pouvaient nuire à personne sans la permission d’Allah. Malgré cela les hommes continuèrent à apprendre ce qui leurs serait nuisible et non profitable. Ils savaient, très certainement, que celui qui acquiert [ce pouvoir] n’aura aucune part dans l’au-delà.
 
« Certes, quelle détestable marchandise pour laquelle ils ont vendu leurs âmes!
Si seulement ils savaient ! »[5].
 
L’analyse du verset (2:102) en totalité nous permet de voir que :
 
    La magie existe bel et bien depuis fort longtemps
    La magie peut être bénéfique ou dangereuse
    La magie ne peut avoir d’effets sans la permission d’Allah
    Adhérer à la magie d’une manière ou d’une autre est une forme de mécréance « Alors que Soulayman n’a jamais été mécréant, mais bien les démons: ils enseignent aux gens la magie »[6].
 
Danger :
 
Il y a un consensus des Ulémas sur l’interdiction de ce genre de pratique :
 
    La magie qui est accompagnée d’actions ou de paroles en contradiction avec les principes de l’Islam, comme c’est le cas la plupart du temps, est considérée comme du Koufr (infidélité).
    Attribuer l’effet de la magie à un sorcier, plutôt qu’à Allah est aussi considéré comme un acte d’infidélité.
 
Il est un fait que la pratique de la magie est interdite, si elle dépasse les limites de la Shariah. La personne qui utilise les services d’un sorcier, partage aussi la responsabilité cet acte interdit.
 
En effet, le prophète SAW[7] a dit en ce sens que : « La personne qui se rend chez un voyant ou un devin et qui croit en ce qu’il dit, a renié ce qui a été révélé sur le prophète Mouhammad SAW ». Une autre tradition[8] mentionne aussi le sorcier.
 
Dans un autre hadith rapporté par Bukhari[9] et Muslim[10], d’après Abû Hurayra RAD le Prophète SAW a dit en ce sens à ses compagnons de s’écarter des sept grands péchés qui mènent à la perdition. Ces derniers demandèrent : « Ô Messager d’Allah ! Quels sont-ils ? » Le prophète SAW répondit : « L’association à Allah, la sorcellerie, tuer illégitimement une vie qu’Allah a rendue sacrée, consommer l’intérêt, consommer les biens de l’orphelin, fuir la bataille lorsque les deux armées se font face, accuser de fornication les croyantes chastes et insouciantes. »
 
On pourra remarquer que dans ce hadith la sorcellerie a été citée conjointement au polythéisme et au meurtre, et qu’elle est considérée comme l’un des sept grands péchés qui mènent à la perdition ici-bas et dans l’au-delà.
 
 [1] Historien traditionaliste musulman arabe (Médine vers 704-Bagdad vers 767) 
[2] Ma’ariful Qour’aan – 2:102-103
[3] Le mou’dizah’
[4] Qour’aan : Al-Baqara (The Cow) 2:102 (en partie)
[5] Qour’aan : Al-Baqara (The Cow) 2:102 (sens du versets)
[6] Qour’aan : Al-Baqara (The Cow) 2:102 (en partie)
[7] Musnad Ahmad n°9171
[8] Mousannaf Ibn Abi Shaybah, vol 5, p436
[9] Bukhari n°2560 
[10] Muslim n°129
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